À ne pas manquer, Syndicalisme

Une semaine de la relève enracinée dans l’histoire

18 avril 2024

La Semaine de la relève syndicale est l’occasion, pour plusieurs des syndicats affiliés à la CSQ, d’organiser des activités pour célébrer et mettre de l’avant la relève syndicale. Ma CSQ cette semaine fait un retour sur deux de ces activités, organisées dans Lanaudière et en Outaouais (avec la collaboration de Dany Gravel, du SEL-CSQ, et de Mélanie Déziel-Proulx, du SSSO-CSQ). 

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ 

Depuis plusieurs années déjà, le Syndicat de l’enseignement de Lanaudière (SEL-CSQ) organise, dans le cadre de la Semaine de la relève syndicale, une rencontre élargie du conseil général. À cette occasion, les personnes déléguées des différentes écoles et centres de formation sont invitées à ajouter à leur délégation des personnes qui pourraient être intéressées par la chose syndicale. 

L’expérience des dernières années a démontré que cette invitation a les conséquences attendues et mobilise une relève, au sein de l’équipe des personnes déléguées, les années suivant l’activité! 

Savoir par où on est allés 

Pour rendre cette rencontre élargie plus vivante et intéressante, une conférence y est prévue avec une thématique choisie par le comité de la relève du SEL-CSQ. L’invitation a donc été lancée à Jean-François Piché, conseiller à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui a répondu en adaptant une formation sur l’histoire du mouvement syndical québécois pour y souligner plus spécifiquement les avancées sociales qui en ont découlé. 

L’aspect historique de la présentation a provoqué plusieurs surprises. Notamment en lien avec la semaine de travail de 84 heures à la fin des années 1800 ou l’importance immense de la politique partisane dans la décriminalisation du syndicalisme au Canada en 1872! 

Pas très laïque, tout ça!  

Un autre élément qui a suscité certaines réactions est le passé quasi religieux de nos syndicats en enseignement. Ces derniers étaient, en grande partie, des syndicats catholiques qui devaient avoir un aumônier sur le comité exécutif pour s’assurer que les décisions du syndicat respectaient « la doctrine sociale de l’Église ». Par exemple, le SEL-CSQ, à sa naissance, portait le nom ironiquement pas très laïque d’« Association Catholique des Institutrices laïques du diocèse de Joliette ». La CSQ, quant à elle, était connue à l’époque comme étant la « Corporation générale des instituteurs et institutrices catholiques de la province de Québec ». 

Quelques arpents de syndicalisme 

Outre les éléments historiquement surprenants, plusieurs gains obtenus à la suite de luttes syndicales ont été présentés par Jean-François Piché. La présentation, ponctuée de questions quiz adressées aux participants, traitait entre autres de la diminution de la durée de la semaine de travail (de 84 heures à 35 heures) et de la journée de travail (de 14 heures à 7 heures); d’augmentations salariales importantes pour toutes les personnes travailleuses; de l’implantation de jours fériés, de congés de maladie et parentaux; de l’octroi de vacances; de la mise en place de régimes d’assurances collectives, de régimes de retraite, de l’assurance-emploi; des avancées significatives, quoique toujours incomplètes, en lien avec l’équité salariale; sans oublier l’implantation des réseaux publics d’éducation, de santé et de services de garde éducatifs. 

Regarder hier pour se préparer à demain 

Des gains majeurs pour le monde syndical ont aussi été soulignés tels que les lois anti-briseurs de grève ou la formule Rand et les avancées importantes au niveau des conditions de travail dans les années 1970. 

Pour terminer, une période de questions a permis d’explorer les attaques à prévoir contre le monde syndical dans le climat politique actuel et des pistes de solutions pour contrer le sentiment d’isolement que certaines personnes peuvent vivre dans leur milieu. 

Les commentaires reçus à la suite de l’évènement sont unanimes : c’est une expérience à répéter!  

En Outaouais aussi, la relève mise sur l’histoire du mouvement 

La coordination régionale de l’Outaouais a également organisé une activité à caractère historique pour souligner la Semaine de la relève syndicale. Bien installés dans l’auditorium de la polyvalente Le Carrefour à Gatineau, les membres de la CSQ de la région ont pu assister au visionnement du documentaire La CSQ engagée dans l’histoire, qui trace le chemin parsemé d’obstacles sur lequel se sont engagés nos prédécesseurs et les combats que nous continuons à mener à ce jour. 

Il s’agit aussi d’une belle occasion pour les membres de la relève d’échanger avec les membres de l’AREQ-CSQ, l’association des personnes retraitées de la CSQ.  

« L’évènement se voulait rassembleur et festif, une occasion de créer des liens avec la relève syndicale de la région et de permettre aux gens de mieux se connaitre pour mieux travailler ensemble, explique Mélanie Déziel-Proulx, membre du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais (SSSO-CSQ) et responsable de la coordination régionale pour la CSQ. Nous voulons inspirer le mouvement! »