L’histoire de la Centrale des syndicats du Québec est riche en enseignements. Son action, ses luttes, ses prises de position ont contribué – et contribuent encore – à façonner la société québécoise et à influencer son développement.

Depuis sa naissance, sous l’impulsion de Laure Gaudreault, la Corporation générale des instituteurs et institutrices catholiques de la province de Québec (CIC), devenue par la suite la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ), puis la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a été résolument engagée dans la défense et l’amélioration des conditions de travail et de vie des membres, majoritairement des femmes, qu’elle représente. Elle a aussi été de tous les combats pour l’édification d’une société meilleure fondée sur la liberté, l’égalité, la solidarité, la paix et la démocratie.

Dans les années 1930, le syndicalisme est très difficile. L’emprise de l’Église sur la population et les affaires publiques domine la société québécoise. Scandalisée par les conditions salariales et de travail des institutrices, Laure Gaudreault fonde en 1936 dans Charlevoix, le premier syndicat d’institutrices rurales au Québec.

Les origines du syndicalisme enseignant

1924
La Loi des syndicats professionnels est sanctionnée, ce qui autorise la formation d’associations de salariées et de salariés pour la négociation de conventions collectives avec les employeurs.

1936
Des institutrices, sous l’impulsion de Laure Gaudreault, fondent l’Association catholique des institutrices rurales.

1940
Les premières conventions collectives sont signées entre commissions scolaires et syndicats d’enseignantes et d’enseignants.

1946
Treize associations donnent naissance à la Corporation générale des instituteurs et institutrices catholiques de la province de Québec (CIC).

1959
La CIC obtient du gouvernement Sauvé l’adoption d’une loi qui accorde l’adhésion automatique des enseignantes et enseignants de l’élémentaire et du secondaire travaillant dans le secteur public, ainsi que la déduction à la source de leur cotisation.

1961
Arrivée de l’Association des instituteurs et institutrices catholiques retraités du Québec.

1964
Le nouveau Code du travail donne le droit de grève dans le secteur public et parapublic, à l’exception des fonctionnaires et des enseignantes et enseignants.

1965
À la suite de pressions de la CIC, le personnel enseignant et les fonctionnaires obtiennent le droit de grève.

1967
C’est par une loi sanctionnée que la CIC change de nom et devient la CEQ – la Corporation des enseignants du Québec. Le gouvernement adopte le bill 25 qui met fin à la première grève des enseignantes et enseignants. Il s’agit de la première loi spéciale mettant fin à une grève dans la fonction publique.

1968
Adhésion de l’Association des professeurs de cégep. Arrivée d’une association de personnel offrant des services aux élèves (principalement des conseillères et conseillers en orientation et des psychologues scolaires).

1971
Adhésion du personnel de soutien.

1972
Adhésion du personnel professionnel des cégeps et des professeurs d’université.

1973
Adhésion du personnel de soutien des universités.

La CEQ devient la Centrale de l’enseignement du Québec

1974
Adhésion du personnel de soutien des cégeps.

1975
Adhésion du personnel professionnel des universités et du secteur des loisirs.

1976
Une grève illégale conduit à l’obtention de gains majeurs pour la fonction publique et parapublique du Québec.

1979
Une autre grève illégale conduit à l’obtention d’un premier congé de maternité payé de 17 semaines.

1982
Le gouvernement du Parti québécois décrète les conditions de travail et impose des compressions salariales allant jusqu’à 20 % pendant trois mois.

1983
La loi 111, une loi d’une sévérité exceptionnelle pour les enseignantes et enseignants, est adoptée. Elle introduit notamment le congédiement sur simple avis, l’abolition de la formule Rand, la perte de trois ans d’ancienneté par jour de grève et de deux jours de salaire par jour de grève.

1985
La loi sur les services essentiels est adoptée.

1987
Adhésion des infirmières.

1988
Lorraine Pagé est élue à la tête de la CEQ et devient la première femme à accéder à la présidence d’une centrale syndicale au Québec.

Années 1990
Adhésion des éducatrices en CPE et en milieu familial.

2000 : la CEQ devient la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

2003
Le gouvernement libéral met en place une série de mesures antisyndicales, dont :

  • la modification de l’article 45 du Code du travail pour faciliter la sous-traitance des services publics;
  • l’adoption de la loi 30, qui modifie la structure des organisations syndicales dans le secteur de la santé et des services sociaux;
  • l’adoption de la loi 8, qui interdit la syndicalisation des travailleuses des services de garde.

2004
Période de négociation du secteur public.

2005
Le gouvernement libéral décrète les conditions de travail.

2006
Le Régime québécois d’assurance parentale entre en vigueur : 52 semaines de congé pour la naissance et l’adoption d’un enfant.

2008
Un jugement déclare inconstitutionnelle la loi 8 qui empêchait la syndicalisation dans les services de garde. À la suite de ce jugement, près de 14 000 responsables d’un service de garde se syndiquent et adhèrent à la CSQ.

2010
Le plus grand front commun de l’histoire syndicale du Québec (500 000 travailleuses et travailleurs) obtient une entente négociée. Les responsables d’un service de garde en milieu familial affiliées à la CSQ signent leur première convention collective.

2012
Louise Chabot devient la première infirmière élue à la présidence de la CSQ.

2015
Négociation du secteur public. Des journées de grèves sont votées par les 400 000 membres du Front commun. Un règlement négocié est obtenu.

2018
Le 42e Congrès de la CSQ a porté sur l’action collective.