Travail

Salaire minimum : une hausse qui demeure insuffisante

1 février 2024

L’augmentation du salaire minimum de 0,50 $, qui le fera passer de 15,25 $ à 15,75 $ dès le 1er mai 2024, « est déconnectée des besoins des travailleuses et des travailleurs » et « nettement insuffisante », affirme le Front commun de défenses des non-syndiquéEs (FDNS).

Cette coalition, qui réunit des organisations communautaires et syndicales, dont la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dénonce cette hausse « insultante » et qui « démontre, encore une fois, que le gouvernement du Québec se préoccupe trop peu des travailleuses et des travailleurs en situation de précarité et/ou de pauvreté ».

Dans son annonce, le ministre du Travail, Jean Boulet, explique cette hausse « en raison de l’incertitude économique », qui touche notamment le commerce de détail et la restauration, tout en vantant les efforts déployés par son gouvernement dans les années passées pour « protéger la population contre l’inflation ».

Le FDNS affirme que le ministre Boulet semble plus préoccupé du sort des employeurs que du bienêtre des travailleuses et travailleurs. Les Québécoises et les Québécois « n’ont pas à s’imposer des sacrifices, à hypothéquer leur santé physique et mentale ou à subir le stress d’avoir à choisir entre le dentiste ou le loyer afin de permettre à des entreprises de faire des profits ».

Selon la coalition, cette hausse de 0,50 $ sur le salaire n’offrira que 12 $ de plus par chèque de paye après impôt et les cotisations, ce qui représente une augmentation de 1,3 % du revenu disponible des travailleuses et des travailleurs les plus pauvres : « Rien pour aider à affronter l’inflation qui frappe, entre autres, l’épicerie (8,3 %) et les loyers (5,8 %). » 

Pour une véritable sortie de la pauvreté

En décembre 2022, le premier ministre, François Legault, affirmait qu’il était difficile de vivre dignement au Québec avec un salaire horaire de 18 $. Le FDNS s’explique donc mal comment le gouvernement peut croire qu’un salaire minimum à 15,75 $ l’heure est approprié et suffisant pour vivre décemment.

La hausse de 0,50 $ touchera 200 000 travailleuses et travailleurs. D’après le FDNS, cette décision du gouvernement envoie donc un message très clair : « Le travail à temps plein est loin d’être une garantie pour sortir de la pauvreté. »