Éducation

Plagiat et retards : dérives dans certaines écoles privées

9 juin 2025

De nouvelles consignes de la Fédération des établissements d’enseignement privé (FEEP) interdisant les pénalités pour plagiat ou remise tardive d’un travail soulèvent une levée de boucliers chez les enseignantes et enseignants du secteur privé, qui y voient une atteinte à la rigueur académique et à leur autonomie professionnelle. La Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) s’inquiète d’une banalisation des comportements problématiques.

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ, et Audrey Parenteau, rédactrice en chef

Des orientations récemment mises de l’avant par la FEEP bouleversent les pratiques d’évaluation dans plusieurs écoles privées. Selon ces nouvelles directives, les enseignantes et les enseignants ne peuvent plus abaisser la note d’un élève en cas de plagiat ou de retard. À la place, des sanctions disciplinaires, comme des retenues ou des notes au dossier, sont suggérées, tandis que la note au bulletin doit uniquement refléter les apprentissages. La FEEP justifie cette orientation en invoquant la volonté d’instaurer des pratiques dites bienveillantes et équitables, en favorisant la reprise des évaluations plutôt que la punition.

Dans une entrevue accordée au Journal de Montréal, la présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire, affirme que ces nouvelles orientations font « vraiment beaucoup réagir. C’est quand même important ce qu’on est en train de faire comme changement ». Elle y voit une dérive et un risque de « banalisation » du plagiat et des retards, car la responsabilisation et le respect des échéances font partie de l’apprentissage. « On passe à côté de notre mission éducative. On veut accompagner, oui, mais aussi éduquer à l’honnêteté intellectuelle, surtout à l’ère de l’intelligence artificielle », a plaidé Marie-Josée Dallaire au micro de Patrick Lagacé.

Qui assume les conséquences?

Cette approche a un coût : une lourde charge supplémentaire pour les enseignantes et enseignants, qui doivent concevoir des évaluations alternatives tout en retardant la rétroaction à l’ensemble du groupe. Pendant ce temps, les apprentissages collectifs sont freinés.

La FPEP-CSQ appelle à un réexamen de ces politiques, estimant qu’elles dénaturent le rôle éducatif de l’école. « On veut accompagner les jeunes, pas les infantiliser. L’éducation, c’est aussi apprendre à assumer les conséquences de ses gestes. », conclut Marie-Josée Dallaire.

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