Action féministe, Actualités

La violence conjugale, c’est aussi notre affaire!

29 mars 2023

Souvent perçue comme relevant de la sphère privée, la violence conjugale peut avoir des répercussions sur les milieux de travail. Comment soutenir les victimes, tant individuellement que collectivement?

C’est le sujet de la conférence qui s’est tenue le 29 mars 2023 en marge du conseil général de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) au Centre des congrès de Québec. Une vingtaine de personnes déléguées ont participé à l’évènement.

Un enjeu de société important

La violence conjugale touche une femme sur trois et pour plus de la moitié d’entre elles, cette violence se poursuit en milieu de travail. Elle peut avoir des effets collatéraux sur les collègues en contribuant, notamment, à l’augmentation de leur charge de travail, du stress, des inquiétudes ainsi que des frustrations face à la situation.

Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CSQ a produit la trousse d’information Agir ensemble– La violence conjugale, c’est aussi notre affaire! Cet outil, offert gratuitement en ligne, vise à donner les informations nécessaires pour soutenir les personnes vivant avec le problème et à agir syndicalement face à cet enjeu.

Sensibiliser les milieux de travail

« Lorsque de la sensibilisation est faite en milieu de travail, les collègues sont alors mieux outillés pour détecter la violence conjugale et maintenir le lien de confiance avec les victimes. Ils savent alors reconnaitre les différentes manifestations de ce type de violence et déceler des situations potentiellement problématiques », explique la conseillère à la condition des femmes à la CSQ, Julie Pinel.

Toutefois, qu’il s’agisse des collègues, du personnel des ressources humaines, des personnes intervenantes, des employeurs ou des responsables syndicaux, tout le monde détient une responsabilité individuelle et doit agir quand il soupçonne, sait ou devrait raisonnablement savoir qu’une personne vit de la violence conjugale.

Des obligations légales

 Les employeurs ont des obligations légales en matière de violence conjugale. Au Québec, la Loi sur les normes du travail établit les bases des jours de congé auxquels ont droit les victimes : 2 jours d’absence rémunérés après 3 mois de service, jusqu’à 26 semaines d’absence non rémunérées à prendre sur une période de 12 mois et jusqu’à 104 semaines d’absence non rémunérées si la victime a subi un préjudice grave.

Comparativement aux autres provinces canadiennes, le Québec fait toutefois piètre figure concernant le nombre de journées d’absence payées. D’autres provinces offrent jusqu’à 5 jours payés. Une revendication est actuellement portée par l’Intersyndicale des femmes afin d’augmenter ce nombre à 10.

 Des mesures volontaires

Outre les mesures prévues dans les lois fédérale et provinciale du travail, la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) exige explicitement des employeurs qu’ils agissent en prévention. La trousse de la CSQ propose plusieurs idées, comme de mettre en place un programme d’information et de sensibilisation du personnel. Les employeurs devraient également établir, conjointement avec le syndicat, une politique en matière de violence conjugale qui prévoit différentes mesures pouvant faire l’objet de clauses de convention collective, par exemple la mise en place de dispositions d’accommodement pour les victimes.

Pour en savoir plus sur le sujet, consultez le contenu de la trousse offerte gratuitement en ligne : lacsq.org/violence-conjugale.