Travail

La force du dialogue social

12 juin 2023

Journée mondiale contre le travail des enfants

Dans le cadre de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin, il est bon de rappeler que c’est grâce à un consensus entre les parties syndicales et patronales que les enfants québécois seront très bientôt mieux protégés, le gouvernement ayant adopté, le 1er juin 2023, le projet de loi n19.

L’un des volets de la nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 1er septembre 2023, limitera à 17 heures par semaine (dont 10 heures du lundi au vendredi) le nombre d’heures de travail que les jeunes de 14 à 17 ans pourront effectuer pendant l’année scolaire.

À la suite du dépôt du projet de loi, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, s’était réjoui que le Québec puisse enfin disposer de balises pour encadrer le travail des jeunes afin de mieux les protéger et faire en sorte qu’ils se consacrent d’abord et avant tout à l’école et à leurs études.

« Nous avons socialement la responsabilité d’encadrer le recours au travail des jeunes, tout particulièrement dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre », avait-il réagi.

Un consensus respecté 

Le projet de loi, qui a été soumis à des consultations publiques, n’a subi que des changements mineurs. « La forme sous laquelle il a été adopté va dans le sens du consensus travaillé et obtenu entre les parties syndicales et patronales au sein du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM) », a rappelé Éric Gingras lors d’un entretien avec le président du CCTM, François Lamoureux, dans le cadre du balado Prendre les devants.

> Écoutez la discussion entre Éric Gingras et François Lamoureux dans le 5épisode. 

L’importance du dialogue social dans ce dossier a pris tout son sens. « Quand on parle d’enjeux sociaux, environnementaux et du travail, le dialogue social est encore plus important, a affirmé François Lamoureux lors de l’entrevue. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est le meilleur moyen pour arriver à des consensus, à un résultat gagnant-gagnant. »

Le président du CCTM a ajouté que, « dans le cadre du travail des enfants, si on n’était pas arrivé à un consensus, le gouvernement aurait dû trancher et le résultat n’aurait pas nécessairement été celui que les parties auraient souhaité ».

Le CCTM, un précurseur 

Créé en 1969 par le ministre du Travail de l’époque, le CCTM avait (et a toujours) pour objectif d’asseoir à la même table les organismes les plus représentatifs sur les plans syndical et patronal afin d’aider le gouvernement à bâtir la législation sociale et du travail. « À la fin des années 1960 et au début des années 1970, c’était assez audacieux comme façon de faire », a expliqué François Lamoureux.

La CSQ fait partie du CCTM depuis ses tout débuts. Le Comité effectue des veilles sur les mutations du marché du travail et tient le gouvernement à jour afin qu’il puisse concilier les intérêts économiques et les droits sociaux des travailleuses et des travailleurs.

« Le Code du travail, la Loi sur les normes du travail, le Régime de rentes du Québec, la Charte de la langue française…, ce sont toutes des législations qui émanent du CCTM. On a construit, au cours des dernières années, des consensus importants, entre autres sur les disparités de traitement dans les régimes de retraite, et, durant la pandémie, on a émis des avis sur le télétravail, sur la santé psychologique et sur la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, puis sur le travail des enfants », a mentionné François Lamoureux.

« Le Québec est le seul endroit au Canada qui possède un véritable organisme de dialogue social structuré », a-t-il conclu.