Syndicalisme

Front commun au Sommet sur le progrès de l’Institut Broadbent

18 avril 2024

La solidarité dans le mouvement syndical au Québec a récemment rassemblé des intervenants du Front commun, mais aussi d’autres organisations syndicales, dans le cadre du Sommet sur le progrès, un des plus importants rendez-vous annuels pour quelque 650 progressistes en provenance de partout au Canada, et auquel la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a participé. 

Par Maude Messier, conseillère CSQ 

Le président de la CSQ, Éric Gingras, a participé à la discussion au cours d’un panel syndical sur le contexte particulier des derniers mois au Québec ayant été profondément marqués par les négociations du secteur public. Ce panel, animé par le journaliste indépendant Francis Hébert-Bernier, réunissait également la présidente de la Fédération des travailleurs et des travailleurs du Québec (FTQ), Magali Picard, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard, et le président du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Guillaume Bouvrette.  

« Entendons-nous, là, ça n’a pas toujours été simple. C’est normal, nous avons des cultures d’organisation différentes, et c’est tant mieux d’ailleurs! Mais s’assurer de trouver des chemins, devant chacune des situations qui se présentaient, c’est ce qui nous a permis de nous rendre au fil d’arrivée. On le devait à notre monde, c’était important de toujours se le rappeler parce que le Front commun est né de leur volonté à la base de tout », a dit Éric Gingras pendant les échanges. Il a donc évidemment été question du Front commun, mais plus largement de la solidarité entre les différents groupes. 

« Le gouvernement a lui-même déclaré, au printemps 2023, que l’automne à venir serait chaud et qu’il devrait puiser dans sa réserve de courage. Je pense qu’il ne mesurait pas à quel point ce serait vrai. Les occasions de solidarité, c’est souvent le gouvernement qui nous les donne d’ailleurs! C’est important de savoir identifier les moments où cette solidarité transversale est nécessaire et de mettre nos enjeux de côté », a ajouté notre président. 

Les panélistes ont fait valoir que la mobilisation historique des derniers mois, qui a culminé avec une journée de grève, le 23 novembre, rassemblant plus de 570 000 travailleuses et travailleurs – soit 10 % de la population active du Québec –, est une lutte menée très majoritairement par des femmes. Tous ont aussi indiqué souhaiter que ce mouvement social se poursuive et permette d’aller plus loin. Parce que les conventions collectives ne règlent pas tout! Il s’est passé quelque chose au Québec. Et maintenant, il faut continuer de se parler d’éducation, de santé et des services à la population. Il faut poursuivre notre chemin, jouer notre rôle d’acteurs sociaux et travailler nos influences pour que nos idées trouvent leur place aussi. C’est aussi ça, le dialogue social. 

« Si, pour certains groupes, la négociation n’est pas encore terminée, il n’en demeure pas moins que le respect mutuel de nos organisations et de nos luttes, sous le grand chapeau de l’intérêt supérieur des travailleuses et des travailleurs que nous représentons et du Québec que nous voulons, c’est un élément important dans notre écosystème. Et on peut en être fier! »