International

Enseigner sous les bombes

23 janvier 2024

L’éducation joue un rôle essentiel dans la lutte contre les discours de haine, selon l’UNESCO, qui souligne, le 24 janvier, la Journée internationale de l’éducation. Mais lorsqu’un conflit éclate, que les tirs et les bombes se multiplient, quelle place prend l’enseignement dans la vie des victimes?

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ

Il y a présentement plus de 72 conflits armés dans le monde. Que ce soit l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le récent conflit mettant en cause Israël et la Palestine, le génocide au Congo, le conflit malien, la guerre civile au Myanmar, les violences en Haïti et en Équateur, les exemples sont trop nombreux pour être tous énumérés.

Apprendre à la pointe du fusil 

Selon Amnistie internationale, il n’est pas rare que les infrastructures civiles, comme les cliniques médicales, les hôpitaux, les écoles et les universités, soient la cible d’attaques lors de conflits, faisant comme premières victimes les enfants.

Qu’ils soient directement visés par des attaques ou des enlèvements, ou qu’ils subissent des contrecoups des déplacements de population, de l’exil et d’autres conséquences de la guerre, comme les difficultés d’approvisionnement en eau et en nourriture et la prolifération de maladies, leurs droits sont bien souvent bafoués.

Ces attaques indiscriminées ou volontaires les privent notamment de leur droit à l’éducation, pourtant défini dans l’article 28 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, adoptée et ratifiée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Cette convention, largement adoptée à l’international à ce jour, donne aux enfants le droit d’accès à la scolarité, même en période de conflit. Or, l’aide humanitaire est bien souvent dédiée aux premières nécessités (tentes, nourriture, eau et médicaments), alors que les enfants auraient bien besoin de ce repère familier qu’est l’école. Celle-ci est d’ailleurs l’un des meilleurs remparts contre le recrutement d’enfants soldats.

L’importance de la solidarité syndicale internationale 

Ces conséquences importantes sur le développement des enfants ont mené les syndicats membres du Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF), dont la CSQ fait partie, à adopter une motion en 2022 appelant les organisations membres à s’impliquer pour la paix : « Les syndicats doivent faire preuve d’unité et de force face aux ambitions politiques et militaires de dirigeants qui entretiennent des conflits sanglants qui mènent leur pays vers l’impasse. Le CSFEF appelle les syndicats à exprimer leur solidarité envers les populations, les jeunes, les enseignants qui souffrent du fait des guerres et des conflits. Il appelle les forces syndicales à interpeler leur gouvernement afin qu’il mette tout en œuvre pour faire revenir la paix dans les régions d’insécurité. »