Éducation

Écrans chez les jeunes : « Il faut agir immédiatement »

29 mai 2025

La CSQ appelle le gouvernement à agir immédiatement à la suite du dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux chez les jeunes. Il est temps d’agir concrètement pour protéger la santé et le développement des élèves.

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ

« Le travail transpartisan réalisé par cette commission est exemplaire. Maintenant, il est essentiel que le gouvernement transforme ces recommandations en actions réelles. Nos jeunes méritent mieux que des promesses non tenues », affirme Éric Gingras, président de la CSQ.

Le constat est clair : les écrans représentent une véritable préoccupation dans le milieu scolaire. Dès le printemps 2023, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) alertait le public grâce à une vaste consultation auprès de son personnel enseignant. Résultat : 76,2 % des enseignants interrogés se disent favorables à une interdiction totale des cellulaires dans les écoles, incluant les salles de classe, les corridors et les espaces communs. Les enseignants estiment que les cellulaires sont souvent source de distraction, nuisent à la concentration et perturbent les apprentissages.

Le président de la FSE-CSQ, Richard Bergevin, souligne l’importance d’éduquer les élèves à une utilisation raisonnée des outils numériques : « Il ne suffit pas d’interdire, il faut également apprendre aux élèves à gérer leur temps d’écran de façon équilibrée. Les écrans peuvent être utiles pédagogiquement, mais uniquement dans un cadre clairement défini. »

Le rapport intérimaire de la Commission spéciale confirme cette approche éducative en rapportant que 63 % des jeunes âgés de 14 à 17 ans jugent efficace l’interdiction du cellulaire en classe pour limiter les distractions. Cette proportion grimpe à 86 % parmi l’ensemble des répondants. De plus, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) souligne que la simple présence d’un cellulaire éteint sur un bureau peut altérer la mémoire de travail des élèves, affectant ainsi leur capacité à apprendre efficacement.

La CSQ salue aussi le fait que la Commission ait reconnu la responsabilité collective concernant l’encadrement des écrans. « Trop longtemps, on a tout mis sur le dos des écoles. Aujourd’hui, il est clair que cette problématique concerne aussi les parents et l’ensemble de la société », affirme Éric Gingras.

Face à cette situation préoccupante, la CSQ presse le gouvernement d’agir sans attendre les prochaines élections provinciales prévues en 2026. « Chaque jour perdu est un jour de trop où les jeunes subissent les effets néfastes d’une mauvaise gestion des écrans. La société entière doit se mobiliser dès maintenant pour garantir à nos élèves un environnement scolaire favorable à leur plein développement », conclut Éric Gingras.