Enseignement supérieur

Universités : pour un financement plus stable et plus prévisible

28 juin 2023

Dans le cadre des travaux pour la révision de la Politique québécoise de financement des universités, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau des universités ont déposé un mémoire étoffé dans lequel elles mettent de l’avant leur vision de ce que devrait être la mission de l’université québécoise. 

Cette vision prône l’égalité et la justice dans l’accès aux études universitaires, la prévisibilité et la sécurité du financement public des universités, ainsi que des offres et perspectives en région et de proximité sur tout le territoire québécois. Il s’agit de valeurs communes à la CSQ, à sa Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ), à sa Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur du Québec (FPSES-CSQ) ainsi qu’à la Table des partenaires universitaires. 

La CSQ revendique également des fonds de fonctionnement prévisibles et stables pour l’enseignement comme pour la recherche – avec une attention toute particulière pour le personnel de soutien, le personnel professionnel de recherche, le personnel professionnel en formation pratique et le personnel chargé de cours. 

Un moteur pour les petites universités et pour les régions 

En plus de permettre le développement des créneaux propres aux universités, la formule actuelle de financement comporte un soutien spécifique aux établissements de petite taille, ce que la CSQ aimerait voir maintenu, et même bonifié. 

« En plus d’agir comme moteurs d’innovation et de transition juste, les établissements en région ouvrent les portes de l’université à des populations qui n’y auraient autrement pas nécessairement eu accès », fait savoir le vice-président de la CSQ, Mario Beauchemin. 

Il cite en exemple l’Université du Québec qui affirmait récemment que ce sont plus de 52 % des 100 000 étudiantes et étudiants qui fréquentent ses divers établissements qui sont de première génération. « L’impact social est important. Il nous apparaît plus que nécessaire d’y assurer des réinvestissements majeurs », ajoute-t-il. 

Pour un financement plus stable et plus prévisible 

Pour la CSQ, toute révision de la formule de financement devrait prévoir plus de place pour le recrutement de personnel dans le calcul des subventions. Cela permettrait d’éviter les situations où les établissements auraient à réagir promptement à d’éventuelles fluctuations subites et abruptes des effectifs étudiants en équivalent temps plein.  

Actualiser cette unité pour tenir compte de la diversité des profils des étudiantes et étudiants, notamment à temps partiel, et réduire la part du financement qui relève de l’effectif étudiant pour augmenter celle qui relève du personnel assurerait une meilleure stabilité et une meilleure appropriation par les universités de la richesse des compétences développées par leurs équipes. 

« Pensons, notamment, aux chargées et chargés de cours qui enseignent la majorité des cours dans plusieurs universités et qui forment la première ligne d’une expérience de formation de qualité. Pour que puisse prendre racine leur expertise, il faut s’assurer qu’elle soit pérenne ainsi que reconnue et valorisée », dit le président de la FREUQ-CSQ, Vincent Beaucher. 

Il ajoute qu’ « il en va de même pour le personnel professionnel de recherche, souvent tributaire des fonds obtenus en subventions de recherche des organismes subventionnaires. Qu’arrive-t-il au terme de la subvention? Son avenir n’est pas toujours assuré, ce qui occasionne du mouvement de personnel et empêche la constitution de réseaux solidement établis, eux-mêmes porteurs d’une grande valeur pour le milieu ». 

Permettre au personnel de soutien de contribuer davantage 

La CSQ recommande d’ajouter à la formule de financement un critère important, soit celui de sommes allouées distinctement pour le personnel de soutien de l’enseignement supérieur.  

Présentement, alors qu’on prévoit une augmentation des effectifs étudiants et de la diversité des profils, le personnel de soutien, lui, est loin de suivre cette même tendance puisqu’il est resté le même, voire a décru. Cette situation doit être renversée rapidement, selon la Centrale. 

« De plus en plus d’étudiantes et étudiants à besoins particuliers ou en situation de handicap s’inscrivent présentement, et continueront à le faire, en très grand nombre dans les universités québécoises. Pour assurer à ces personnes une expérience de formation de qualité et pour que le Québec profite pleinement de leurs talents, il faut absolument prévoir en amont des incitatifs à l’embauche et à la rétention du personnel de soutien », conclut la présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine. 

Un mémoire à consulter 

Vous souhaitez connaître l’ensemble des recommandations de la CSQ? Consultez le mémoire, disponible en ligne.