« À la lumière des nombreux défis déjà bien identifiés, il ne fait aucun doute qu’un réinvestissement significatif en santé et services sociaux est indispensable si nous souhaitons contrer efficacement toutes les formes de maltraitance envers les personnes majeures en situation de vulnérabilité. »

Québec, le 19 janvier 2017. – « À la lumière des nombreux défis déjà bien identifiés, il ne fait aucun doute qu’un réinvestissement significatif en santé et services sociaux est indispensable si nous souhaitons contrer efficacement toutes les formes de maltraitance envers les personnes majeures en situation de vulnérabilité. »
Tel est l’un des constats dressés par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dans le mémoire qu’elle a présenté aujourd’hui en commission parlementaire sur le projet de loi no 115 visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.
La présidente de la CSQ, Louise Chabot, a d’entrée de jeu, salué l’obligation faite aux établissements d’adopter et de mettre en œuvre une Politique de lutte contre la maltraitance.
Des conditions favorables à créer
Elle a également souligné l’importance du rôle joué par le personnel de la santé et des services sociaux dans la détection, mais également dans la prévention des situations de maltraitance.
Elle mentionne toutefois la nécessité de créer des conditions propices. « Si le ministre reconnaît le professionnalisme des équipes du réseau et mise sur leur capacité et leur volonté d’agir pour lutter contre la maltraitance, il doit soutenir, par des engagements concrets, la constitution d’équipes de soins en nombre suffisant et la mise en place de conditions d’exercice appropriées », soutient Louise Chabot.
Une maltraitance organisationnelle à corriger
Cette dernière a rappelé les importantes restrictions budgétaires imposées au réseau de la santé et des services sociaux, près de deux milliards de dollars au courant des deux dernières années, le manque criant d’effectifs dans les établissements de santé et les transformations organisationnelles qui se succèdent à un rythme effréné et qui sèment la confusion dans la définition des rôles et des responsabilités, déstabilisent les milieux de soin et rendent plus difficile la prise en charge adéquate des usagères et usagers.
« Comment une intervenante peut-elle répondre à trois cloches qui sonnent en même temps quand elle est seule sur un étage pour veiller sur une trentaine de patients en lourde perte d’autonomie? Le manque d’effectifs engendrant des délais indus dans la réponse aux besoins des résidents constitue une forme de maltraitance organisationnelle que le gouvernement doit corriger », affirme la leader syndicale.
Une politique à préciser
C’est pourquoi la CSQ recommande notamment que le ministère s’assure de la mise en place de modalités organisationnelles et de conditions d’exercice propices à la prévention et à la détection de toute forme de maltraitance. « Concrètement, la politique doit être plus explicite concernant les formes de maltraitance à signaler, les responsabilités et obligations des personnes œuvrant dans les différents milieux d’hébergement. Elle doit prévoir des mécanismes d’analyse globale qui permettront de prévenir et de corriger les situations problématiques », ajoute la présidente.
Des protections nécessaires
De plus, la CSQ accueille très favorablement les mesures visant à protéger les gens qui formuleront une plainte ou un signalement ou qui collaboreront à l’examen de l’une ou l’autre. Par ailleurs, elle est d’avis que le projet de loi devrait aller encore un peu plus loin. « Il serait aussi important de protéger celles et ceux qui, de bonne foi, demandent conseil sur l’opportunité de faire une plainte ou un signalement ou sur le fonctionnement de la politique », explique Louise Chabot.
Aucune tolérance pour la maltraitance
La présidente a complété son intervention en réitérant que la maltraitance est un phénomène social inacceptable qui ne doit d’aucune façon être toléré.
« C’est pourquoi il nous apparaît essentiel que le gouvernement alloue des ressources financières supplémentaires suffisantes qui nous permettront de déployer efficacement les mesures de détection, d’intervention, mais également de prévention mises de l’avant dans le projet de loi », conclut la présidente de la CSQ. Pour consulter le mémoire Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.