Les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, membres du SIISNEQ-CSQ tiendront une première journée de grève le 26 octobre prochain pour dénoncer l’état des négociations dans le secteur public.

Saguenay, le 13 octobre 2015. – Les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes du CSSS de la Baie-James, membres du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) tiendront une première journée de grève le 26 octobre prochain pour dénoncer l’état des négociations dans le secteur public.
En conférence de presse ce matin à Saguenay, la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, accompagnée de la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, a expliqué que c’est par de fortes majorités que les membres ont appuyé le déclenchement de six journées de grève tournante cet automne.
« Le sentiment de colère est généralisé chez nos membres et elles sont fortement solidaires pour ramener à la raison un gouvernement qui semble littéralement déconnecté de la réalité. Les demandes patronales soumises à la table de négociation, tant sur la plan monétaire que touchant nos conditions de travail, sont absolument inacceptables », soutient Nathalie Savard.
Fort appui à la grève
Le résultat du vote chez les membres reflète d’ailleurs cette mobilisation puisque c’est à 95,1 % que les membres du SIISNEQ ont appuyé la grève. Plus spécifiquement au Nord-du-Québec, les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, membres du syndicat, ont voté à 98,6 %.
Outre les journées de grève, les travailleuses et travailleurs au travail portent depuis le mois de juin dernier un chandail noir pour manifester concrètement leur état d’esprit actuel. À partir de maintenant, elles vont se vêtir également d’un jean ou d’un pantalon d’armée.
Des services essentiels partagés équitablement
De plus, la présidente du SIISNEQ précise que lors des journées de grève, les services essentiels seront assurés à 90 % dans tous les centres d’activités.
« Une entente est intervenue avec les employeurs et nos membres afin que cette grève s’exerce en toute solidarité et équité entre les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. C’est ainsi que le quart de travail de toutes sera partagé entre 90 % de temps au travail et 10 % en temps de grève. Il y a toutefois des exceptions pour les services d’urgence, de soins intensifs et l’unité néonatale où 100 % des services sont assurés », commente Nathalie Savard.
Des propositions syndicales plus réalistes
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, dénonce l’attitude du gouvernement qui, dans la présente négociation, semble moins préoccupé de chercher des solutions aux problèmes que d’imposer aveuglément des compressions budgétaires majeures sans égard aux conséquences.
« Notre approche comme syndicat est très différente. Nos demandes visent à améliorer les conditions de travail du personnel, la qualité des soins, afin de garantir la sécurité des patients. C’est pourquoi nous demandons un ratio personnel/patient. »
Heures de repos obligatoires
Une autre demande importante est l’obligation pour l’employeur d’accorder quelques heures de repos à un employé avant qu’il reprenne son quart de travail lorsqu’il a fait des heures supplémentaires. « Les camionneurs bénéficient d’une telle clause pour assurer leur propre sécurité et celle des automobilistes. Il serait tout à fait normal qu’on en exige autant pour les travailleuses et travailleurs de la santé qui ont la sécurité et la vie de leurs patients entre leurs mains », argumente Claire Montour.
En terminant, elle reconnaît que dans les derniers jours, il y a eu certains développements à la table de négociation, qui demeurent cependant nettement insuffisants pour éviter la grève.
Votre syndicat SIISNEQ-CSQ a de l’impact ici !
Les représentantes syndicales ont profité de l’occasion pour dévoiler la nouvelle campagne « Le SIISNEQ a de l’impact ici ». Dans un contexte où le personnel des établissements de santé des régions du Saguenay, de la Côte-Nord et du Nord du Québec doit composer avec de nombreux chambardements faisant suite à la fusion des établissements de santé, aux compressions et à une négociation difficile, le SIISNEQ joue un rôle essentiel dans la défense de ses membres et de leurs conditions de travail.
Le SIISNEQ est une force pour ces régions, qui peuvent compter sur un soutien national d’importance, celui de la CSQ. Grâce à son affiliation à la Fédération de la Santé du Québec et la Centrale des syndicats du Québec, ses membres sont représentées à la table de négociation nationale.
« Le gouvernement ne nous laisse d’autre choix que de monter aux barricades pour défendre l’intérêt et les conditions de travail des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. Il a bien peu d’égards pour le personnel de la santé à bout de souffle qui poursuit un engagement constant envers les patients réclamant à juste titre des soins auxquels ils ont droit. Nous assurons une vigilance constante, tant dans les établissements de santé de la région qu’à la table de négociation, pour nous assurer que des services de santé de qualité seront toujours au rendez-vous pour les gens du Saguenay, de la Côte-Nord et du Nord du Québec », de conclure Nathalie Savard.
Profil de la CSQ en santé
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont plus de 9 000 font partie du personnel de la santé. La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 membres dont 1 250 font partie du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) : infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans neuf réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.