Montréal, le 23 mai 2025. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) prend acte du rapport annuel du commissaire à la langue française, M. Benoît Dubreuil, portant sur l’évolution du français. La CSQ salue l’attention portée par le commissaire à la situation de la francisation au Québec, mais saisit également cette occasion pour réaffirmer l’importance d’une offre de francisation accessible, de qualité et fondée sur l’expertise des travailleuses et travailleurs de l’éducation.

« Nous sommes convaincus que la francisation en entreprise ne peut se faire sans l’apport essentiel de notre personnel scolaire, dont les enseignantes et enseignants spécialisés en francisation. Ce sont ces experts qui, sur le terrain, accompagnent chaque jour des milliers de personnes dans leur apprentissage du français et qui contribuent également à une socialisation réussie », souligne Nadine Bédard-St-Pierre, vice-présidente de la CSQ.

Nous déplorons que le commissaire laisse entendre que la francisation en entreprise est trop coûteuse pour être réalisable. Rappelons que la formation est un investissement et non une dépense. Depuis de nombreuses années, le personnel de l’éducation collabore activement avec les entreprises afin de développer des programmes de francisation de qualité pour les travailleuses et les travailleurs issus de l’immigration. Cette expertise précieuse constitue un levier incontournable d’un maintien durable en emploi, mais également d’une intégration réussie à la société québécoise dans son ensemble. « Encore faut-il que les conditions d’études des adultes en emploi soient réunies et que les modes de formation permettent un apprentissage en profondeur », d’ajouter Nadine Bédard-St-Pierre.

La centrale syndicale émet des réserves importantes sur la possibilité que les modules de formation en ligne mènent à une persévérance accrue des adultes en formation. Les craintes sont grandes à l’effet qu’il s’agisse plutôt d’une voie visant à couper, une fois de plus, le financement de la francisation en entreprise. Or, pour que les personnes immigrantes puissent s’épanouir et s’intégrer pleinement en emploi, elles doivent pouvoir bénéficier de services de francisation gratuits, adaptés à leurs réalités et offerts par du personnel qualifié.