La Coalition Solidarité Santé intensifie les actions pour tenter d’empêcher l’entrée en vigueur du projet de loi n°10.

Laval, le 5 décembre 2014. – La Coalition Solidarité Santé intensifie les actions pour tenter d’empêcher l’entrée en vigueur du projet de loi n°10. Aujourd’hui, une délégation a signifié l’opposition généralisée à l’égard de la réforme Barrette aux attachés politiques des députés libéraux de la région de Laval, soit Guy Ouellette, député de Chomedey, Jean Roussel, député de Vimont, Saul Polo, député de Laval-des-Rapides, Francine Charbonneau, députée des Mille-Îles, Gilles Ouimet, député de Fabre et Jean Habel, député de Sainte-Rose.
La délégation était composée de Claire Montour, présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et d’Isabelle Dumaine, présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL), affilié à la FSQ-CSQ. Le message était clair : on a demandé aux députés de s’opposer à leur gouvernement pour bloquer le projet de loi controversé, ou d’accepter d’en payer le coût politique.
Les membres de la Coalition Solidarité Santé ont fait valoir aux représentants des députés qu’ils devaient choisir entre défendre les intérêts de la population qui les ont élus pour les représenter ou ceux du gouvernement auxquels ils appartiennent.
« Nous avons expliqué aux attachés politiques des députés que s’ils font passer les intérêts de leur monde avant ceux de leur famille politique, alors ils ne peuvent pas, en toute conscience, endosser la réforme Barrette. En effet, non seulement le projet de loi no10 n’améliorera en rien notre système de santé, mais il va créer des conditions encore plus difficiles en augmentant les problèmes actuels », a fait valoir Claire Montour.
Perte de pouvoir importante pour la région
Pour sa part, Isabelle Dumaine a renchéri en dénonçant le fait que la réforme Barrette représente une perte de pouvoir importante pour la région et pour sa population au profit d’un ministre de la Santé qui deviendra ultra-puissant.
« Le nombre d’établissements sera réduit et nous nous retrouverons avec un seul conseil d’administration pour l’ensemble de la région. De plus, les pôles de décision s’éloigneront du milieu alors que le vrai pouvoir sera centralisé à Québec entre les mains d’un ministre qui pourra intervenir dans la gestion quotidienne de nos établissements, sans tenir compte de nos particularités », met en garde la présidente du SIIIAL-CSQ.
Erreur et population en danger
Les attachés politiques des députés ont également été informés que plusieurs études démontrent que l’approche adoptée par la réforme Barrette s’est avérée une grave erreur partout où elle a été expérimentée.
« Que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas ou même en Alberta, l’abolition des structures régionales, les fusions et la centralisation des pouvoirs décisionnels n’ont pas amélioré l’efficacité des systèmes et n’ont pas généré les économies attendues. Au contraire, cette façon de faire a dégradé la situation au point de mettre même en danger les populations touchées », a alerté la leader syndicale de la FSQ-CSQ.
Une opposition généralisée
Il ne faut donc pas se surprendre, comme l’a fait valoir Mme Dumaine, que l’opposition au projet de loi no10 soit majeure et généralisée.
« Rarement un projet de loi a eu autant d’opposants et si peu de défenseurs. Toute la profession médicale l’a critiqué sévèrement, et il a été condamné par de nombreux spécialistes, des associations civiles, des élus locaux, des individus et organismes de défense de droits, le milieu communautaire, des comités d’usagers de centres de santé et de services sociaux (CSSS), des centres jeunesse, de réadaptation, le personnel cadre et les gestionnaires, les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats ou leurs ordres professionnels. La dénonciation est quasi unanime et, pourtant, Gaétan Barrette et le gouvernement s’entêtent à aller de l’avant. Un tel refus d’écouter est dangereux pour notre santé et pour notre démocratie », ont insisté Mme Montour et Dumaine.
Les grands gagnants de la réforme
Les membres de la délégation de la Coalition Solidarité Santé ont également souligné que les seuls qui ont quelque chose à gagner avec cette réforme sont le ministre lui-même, qui va nourrir sa soif de pouvoir, et le secteur privé qui va profiter directement de l’augmentation de la sous-traitance et de la privatisation des services et soins.
Les députés face à leur devoir et à leur population
Finalement, la délégation a invité les députés de la région de Laval à démontrer la fausseté des informations qu’elle leur a livrées, faute de quoi elle les a invités à s’opposer en toute conscience à un projet de loi qui ne sert pas les intérêts de la population et la met en danger. Les membres de la délégation entendent d’ailleurs publiciser le choix fait par les députés pour que la population, qui les ont élus, sache comment ils ont tranché entre défendre leurs intérêts et défendre ceux de leur gouvernement.
La Coalition Solidarité Santé entend rendre visite à d’autres députés libéraux ailleurs au Québec.
À propos de la Coalition Solidarité Santé
La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation, en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.
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