Sous le thème Perdre 10 millions $ dans la région, c’est NON !, les organisations syndicales représentant les travailleuses et travailleurs de Sept-Îles et de Port-Cartier à l’emploi du gouvernement du Québec ont lancé ce matin une importante campagne de mobilisation publique afin de défendre le maintien de la prime de rétention de 8 % versée à leurs membres.

Sept-Îles, le 9 mars 2015. – Sous le thème Perdre 10 millions $ dans la région, c’est NON !, les organisations syndicales représentant les travailleuses et travailleurs de Sept-Îles et de Port-Cartier à l’emploi du gouvernement du Québec ont lancé ce matin une importante campagne de mobilisation publique afin de défendre le maintien de la prime de rétention de 8 % versée à leurs membres.
L’événement a eu lieu dans le hall d’entrée de l’édifice Bissot à Sept-Îles, en présence des porte-parole syndicaux de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Deux mille affiches installées à Sept-Îles et à Port-Cartier
L’importante coalition intersyndicale représente environ 3 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à l’emploi du gouvernement du Québec et travaillant à Sept-Îles et à Port-Cartier. Dans le cadre de cette campagne publique, quelque 2 000 affiches mesurant chacune 24 pouces sur 24 pouces seront installées sur des terrains un peu partout à travers les villes de Sept-Îles et de Port-Cartier. On retrouvera sur chaque affiche le thème de la campagne Perdre 10 millions $ dans la région, c’est NON !
Les organisations syndicales réagissent ainsi à l’intention manifestée par le Conseil du trésor, dans le cadre des négociations en cours dans le secteur public, d’éliminer la prime de rétention de 8 % versée aux employés de l’État travaillant à Sept-Îles et Port-Cartier.
Des retombées de 12,5 millions en moins pour la région
Le porte-parole de la CSN, Guillaume Tremblay, soutient que l’abolition de cette prime représente une perte nette annuelle de 10 millions de dollars pour les travailleuses et travailleurs touchés, pour leurs familles, ainsi que pour l’économie de la région. « En agissant ainsi, le gouvernement pénalise nos membres, mais également l’ensemble des commerçants de Sept-Îles et de Port-Cartier. Cela représente une perte directe de 10 millions de dollars dans notre économie, à laquelle il faut ajouter une retombée indirecte d’environ 2,5 millions de dollars supplémentaires », analyse Guillaume Tremblay.
Le porte-parole de l’APTS, Sylvain Sirois, renchérit dans le même sens en mentionnant que cette mesure annoncée par le Conseil du trésor vient appauvrir les travailleuses et travailleurs, et aura pour conséquence d’affaiblir l’économie de la Côte-Nord. « On ne peut pas faire une ponction annuelle de 12,5 millions de dollars dans une économie comme la nôtre sans faire de victimes. Nos membres auront moins d’argent dans leurs poches et dépenseront moins, ce qui indirectement va entraîner des pertes d’emplois dans différents secteurs », dénonce Sylvain Sirois.
Une prime instaurée par souci d’équité
Pour sa part, la porte-parole du SFPQ, Hélène Chouinard, rappelle que cette prime de rétention avait été accordée aux employés du secteur public de Sept-Îles et de Port-Cartier à compter du milieu des années 1970 pour leur permettre de faire face à une réalité particulière. « Une étude démontrait clairement que le coût de la vie était plus élevé à Sept-Îles et à Port-Cartier comparativement au reste du Québec. De plus, la réalité géographique de ces municipalités engendrait également des coûts supplémentaires de toutes sortes pour les travailleuses et travailleurs. C’est par simple souci d’équité que cette prime de rétention de 8 % avait donc été instaurée », rappelle Hélène Chouinard.
Recrutement de personnel qualifié plus difficile
De son côté, le porte-parole du SPGQ, Stéphane Guérin, redoute que l’abolition de cette prime entraîne de sérieuses conséquences sur le roulement du personnel. « À l’époque où la prime a été instaurée, le roulement de personnel était de 20 %, et il était difficile pour la population de Sept-Îles et de Port-Cartier de pouvoir compter sur du personnel qualifié dans nos services publics. Il ne faut pas oublier que, même si la région de Sept-Îles compte sur un pavillon universitaire, celui-ci offre un programme limité. Il faut donc très souvent convaincre les gens de l’extérieur de venir travailler ici. Cette prime de 8 % aide à attirer et à retenir du personnel qualifié dans la région, ce qui ne sera plus le cas. Cela risque d’avoir des conséquences sur la qualité des services offerts à la population », appréhende Stéphane Guérin.
Des conséquences sur la qualité des services publics
Quant au porte-parole de la FTQ, Robert Roy, il accuse le gouvernement du Québec de mettre en péril la qualité des services publics sur la Côte-Nord au nom de l’austérité. « Le gouvernement, avec à sa tête Philippe Couillard et son président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, s’apprête à récupérer 10 millions de dollars sans avoir pris le temps de bien analyser les conséquences sur le territoire. Les gens qui demeurent à Sept-Îles et à Port-Cartier sont des Québécoises et Québécois à part entière et ils ont droit d’avoir accès aux mêmes services publics de qualité qu’ailleurs au Québec », affirme Robert Roy.
Un appel à la mobilisation de toute la population
Dans ce contexte, la porte-parole de la CSQ, Jeannine Hould, appelle l’ensemble de la population de Sept-Îles et de Port-Cartier, notamment les élus municipaux et les différents acteurs socioéconomiques, à faire front commun aux côtés des travailleuses et travailleurs du secteur public, pour obliger le Conseil du trésor à reculer concernant sa décision touchant les primes de rétention. « Cette coupe de 10 millions de dollars est profondément injuste envers nos membres et dommageable pour l’ensemble de la collectivité. Il n’y a aucune raison qui justifie que nous soyons traités de façon aussi inéquitable et cavalière par le gouvernement du Québec, et nous devons tous nous lever et parler d’une seule voix pour forcer le recul du Conseil du trésor », déclare Jeannine Hould.
En terminant, les porte-parole syndicaux invitent tous leurs membres, ainsi que la population de Sept-Îles et de Port-Cartier, à se procurer une affiche pour l’installer sur leur terrain afin d’envoyer un message fort au gouvernement de Philippe Couillard pour le ramener à la raison dans ce dossier.