Montréal, le 22 juin 2020. – Représentant près de 125 000 membres en éducation, en enseignement supérieur ainsi qu’en santé et services sociaux, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) constate avec surprise les changements apportés par le remaniement ministériel effectué aujourd’hui par le gouvernement Legault. Tout en saluant le geste du premier ministre, la Centrale espère que les modifications aux postes contribueront à un changement de ton et qu’elles donneront une bouffée d’air frais dans plusieurs dossiers importants.
Une bonne nouvelle pour l’enseignement supérieur
La nomination d’une ministre dédiée exclusivement à l’enseignement supérieur est accueillie favorablement par la CSQ, qui souligne la pertinence de la décision puisqu’elle prend les allures d’un retour à la normale. La Centrale rappelle que, dans la dernière année, plusieurs enjeux concernant les cégeps et les universités ont malheureusement été occultés sous la gouverne de Jean-François Roberge. Alors que les défis sont nombreux et complexes, l’arrivée d’une interlocutrice à temps plein permet d’espérer une plus grande disponibilité ainsi qu’une ouverture aux discussions avec la partie syndicale.
La CSQ estime finalement que la nomination de Danielle McCann, qui vient alléger la tâche du ministre de l’Éducation, constitue une mise en garde à l’endroit de Jean-François Roberge avec qui les relations du milieu de l’éducation primaire et secondaire ont été mises à très rude épreuve dans la dernière année avec l’abolition des commissions scolaires, l’imposition de la maternelle 4 ans ainsi que l’improvisation entourant la gestion de la pandémie. « Nous nous attendons à ce que la création du poste de ministre de l’Enseignement supérieur permette au ministre de l’Éducation de consacrer plus de temps avec les acteurs des écoles primaires et secondaires ainsi que de l’éducation aux adultes. Dans l’intérêt de tous, l’écoute et la considération du ministre à l’endroit du réseau de l’éducation auraient intérêt à s’améliorer, puisqu’à force d’être mis devant les faits accomplis, la confiance du personnel scolaire s’est beaucoup effritée dans les derniers mois. On garde bon espoir que ce changement positif donnera plus d’occasions au ministre de se rapprocher de la réalité du terrain », explique Sonia Ethier, présidente de la CSQ.
Un changement de ton espéré au Conseil du trésor
Du côté du Conseil du trésor, la Centrale souhaite que la nomination de Sonia LeBel amène un changement de ton significatif et de l’écoute aux tables de négociations du secteur public. « Après avoir dénoncé à maintes reprises le monologue gouvernemental et l’absence de réponse à notre contre-proposition après presque deux mois, nous attendons un signal clair du gouvernement pour améliorer les échanges et mettre fin au mode “sourdine”. L’arrivée de madame LeBel à la barre de la négociation nous donne l’occasion de réitérer l’importance que ça change pour instaurer un climat de confiance. Nous tendons la main à la présidente du Conseil du trésor pour explorer avec elle les solutions possibles pour améliorer les services publics, dans l’intérêt des travailleuses, des travailleurs et de la population », mentionne Sonia Ethier.
La Centrale souligne, par ailleurs, que le maintien du dossier de la réforme du mode de scrutin sous la responsabilité de madame LeBel assure une continuité et espère que cela permettra de mener à bien une réforme tant attendue, respectant les consensus de la commission parlementaire.
Santé et services sociaux : les résultats parleront d’eux-mêmes
Compte tenu de son inexpérience en santé, l’arrivée de Christian Dubé à la tête du ministère de la Santé et des Services sociaux a de quoi surprendre, mais elle entend néanmoins donner la chance au coureur. « Nous jugerons le ministre sur son bilan. Toutefois, il est clair que les acteurs de la santé et des services sociaux ainsi que la population en général n’ont pas besoin d’un administrateur, mais d’un ministre qui va réellement améliorer l’accès aux soins. Son amour inconditionnel pour la gestion axée sur les résultats n’est plus à démontrer et, pour cette raison, il devra résister à la tentation d’imposer des solutions à la pièce qui déstabilisent le réseau plutôt que de le réparer. Nous l’invitons donc à adopter une vision globale de la santé à l’écoute du personnel, qui a besoin de solutions durables pour donner les soins aux familles et aux personnes aînées », dit la présidente Sonia Ethier.
Immigration : la fin de la saga entourant le PEQ?
Finalement, la CSQ se montre satisfaite de voir le ministère de l’Immigration être confié à Nadine Girault. La réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), critiquée de toutes parts, n’allait nulle part. « Nous interpellons madame Girault afin qu’elle écoute la société civile et change de cap. Il est impératif qu’elle renonce à la réforme de son prédécesseur qui jetait inutilement de l’huile sur feu », conclut Sonia Ethier.