Québec, le 18 janvier 2017. – « Dans son document de consultation, le gouvernement tente de nous convaincre que le système de sécurité financière à la retraite au Québec atteint ses objectifs en ce qui a trait au remplacement de revenu. Bien au contraire, les propositions du gouvernement Couillard sont largement en deçà de la bonification offerte au Régime de pension du Canada (RPC). La CSQ ne peut accepter que les retraités du Québec obtiennent moins que les autres retraités du Canada. »
Telle est l’une des observations de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dans le mémoire qu’elle a présenté aujourd’hui aux consultations sur la modernisation du Régime des rentes du Québec.
Pas moins que le Régime de pensions du Canada (RPC)
Les provinces et le gouvernement fédéral se sont entendus pour bonifier le Régime de pensions du Canada (RPC) qui s’applique, à l’exception du Québec, dans toutes les autres provinces du Canada. Or, le Gouvernement du Québec n’a pas signé l’entente. Il propose une bonification anémique pour notre Régime de rentes du Québec (RRQ) et mise sur les régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER).
« Nous ne sentons pas ce désir de projet de société de la part du gouvernement. Il semble céder à la logique purement comptable et se range derrière les lobbies patronaux. Malheureusement, ce sont les travailleuses et travailleurs du Québec qui seraient les grands perdants avec l’option du gouvernement », soutient Louise Chabot, présidente de la CSQ. La bonification du RPC procurera ainsi des revenus additionnels de près de 2 300 $ / année (190 $ / mois) à vie par rapport à ce que propose le gouvernement. Ce revenu additionnel est de plus indexé à la retraite, chaque année, selon le coût de la vie, rendant l’écart d’autant plus grand.
Un dollar cotisé en rente bonifiée au RRQ est de loin mieux investi que dans un RVER. Les Québécoises et Québécois n’ont pas les moyens de miser sur des régimes inefficaces.
Parmi les recommandations contenues dans le rapport, la présidente de la Centrale a particulièrement insisté sur l’importance que le Québec signe l’entente de Vancouver, et cela afin d’offrir aux Québécoises et Québécois, au minimum, la bonification prévue au Régime de pensions du Canada.
Des orientations à écarter
La CSQ est également en désaccord avec la proposition du gouvernement de relever l’âge d’admissibilité à la rente de retraite anticipée. « Il justifie cette proposition en prétextant la diminution de l’offre de main-d’œuvre au cours des prochaines décennies et la nécessité de maintenir à l’emploi les travailleuses et travailleurs expérimentés. Cette réflexion ne tient vraiment pas compte de la réalité de plusieurs travailleuses et travailleurs en situation précaire », soutient Louise Chabot.
Mentionnons par exemple, des problèmes de santé plus nombreux chez les personnes vieillissantes les contraignant à prendre une retraite hâtive ou la pénibilité de plusieurs types d’emploi faisant en sorte que les travailleuses et travailleurs quittent plus tôt leur emploi.
De plus, la CSQ est catégorique, le gouvernement doit renoncer à l’instauration d’un facteur de longévité qui rendrait variables les prestations du Régime. Ainsi, une personne qui a cotisé pendant toute sa carrière verrait sa rente RRQ amputée une fois à la retraite étant donné qu’elle fait partie d’un groupe dont la longévité est meilleure. « Pour un grand nombre de travailleuses et travailleurs, la rente du RRQ est la principale source de revenus à la retraite. Comment peut-on précariser leurs planifications financières de la sorte? Il est important de se rappeler que le nombre de personnes qui peuvent compter sur un régime privé à prestations déterminées est en baisse constante. Les régimes publics doivent à tout prix demeurer une source de revenus prévisible », ajoute la leader syndicale.
Le rôle social des régimes publics
Les régimes publics ont un rôle social à jouer dans la réduction des inégalités sociales, notamment en réduisant la pauvreté, mais également en procurant des revenus suffisants pour vivre dans la dignité à la retraite.
Enfin, Louise Chabot a réitéré à quel point il est important de favoriser des mesures qui réduisent les écarts de revenus et qui perdurent à la retraite entre les femmes et les hommes. Le gouvernement doit en tenir compte. À cet effet, la CSQ s’oppose aux coupes à la rente de conjoint survivant qui toucheraient particulièrement encore les femmes.
« Le gouvernement doit cesser de prioriser les lobbies patronaux et leurs attaques aux régimes de retraite. Le projet de bonification du Régime devrait faire partie d’un projet de société d’envergure dont les générations futures seraient fières. Le gouvernement doit faire une priorité de la sécurité de revenu pour les personnes aînées. Les Québécoises et Québécois ont droit à une retraite qui leur permettra de vivre dans la dignité. Il est complètement inadmissible qu’il héritent du pire régime public de retraite au Canada », conclut la présidente de la CSQ.
- Pour consulter le mémoire
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.