Dans son rapport , le comité d’experts sur la gouvernance des commissions scolaires indique que ses recommandations reposent sur l’idée que l’éducation publique doit assurer l’équité, l’accessibilité et la réussite du plus grand nombre, tout en visant une plus grande efficacité.

Montréal, le 17 juin 2014. – Dans son rapport rendu public vendredi dernier, le comité d’experts sur la gouvernance, l’administration, la gestion et le financement des commissions scolaires indique que ses recommandations reposent sur l’idée que l’éducation publique doit assurer l’équité, l’accessibilité et la réussite du plus grand nombre, tout en visant une plus grande efficacité. « Pourtant, à la lecture du rapport, on constate que sur plusieurs points, les experts ont dérivé. Il appert que l’efficacité prend largement le dessus sur l’équité. On y propose des solutions pour augmenter l’efficacité, mais on demeure désespérément flou lorsqu’il s’agit d’assurer une plus grande équité », remarque Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Un rapport loin de la réalité et des besoins
Le comité propose des solutions reposant sur des analyses partielles et partiales de la réalité scolaire. Pensons notamment à l’effet de la décentralisation et à l’efficacité de la gestion axée sur les résultats. Il va même jusqu’à émettre des recommandations sur des sujets dont il ne maîtrise pas les enjeux, comme celui des élèves handicapés ou en difficultés d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Que dire également de la dérive de son mandat, avec ses propositions sur l’évaluation du personnel enseignant, la formation des maîtres et l’ordre professionnel alors qu’il a fait la sourde oreille aux besoins des premiers concernés ! De plus, pour régler les problèmes de gouvernance, d’organisation et de gestion du système scolaire, le comité suggère de faire sauter les carcans ministériels et syndicaux afin de permettre à l’établissement scolaire et à son directeur d’avoir le champ libre pour adapter les ressources à sa guise. Bizarrement, le comité propose de renforcer la gestion axée sur les résultats dans les écoles et de demander à ces dernières de produire un plan d’amélioration annuel. Ces deux mesures comportent bien des carcans et commandent une bonne dose de redditions de compte. On risque d’aggraver le problème plutôt que de le régler !
Les élèves à besoins particuliers, trop coûteux pour les experts !
Le comité pousse l’insulte jusqu’à l’injure, en expliquant que l’augmentation du nombre d’élèves HDAA dans les écoles ne seraient pas avérée et qu’il faudrait s’interroger sur l’inflation des diagnostics de certaines catégories d’élèves handicapés. Comment peut-on mettre en doute l’expertise et l’honnêteté des professionnels de l’éducation et du personnel enseignant ? Le comité va même jusqu’à évaluer que le niveau de financement pour un élève handicapé est quatre fois plus élevé que celui d’un élève ordinaire et recommande au MELS d’être bien certain que les types d’élèves identifiés justifient un niveau de financement aussi élevé. « INCROYABLE ! S’il y a un consensus très fort dans la population, c’est bien que les élèves à besoins particuliers obtiennent les ressources nécessaires afin de les aider à cheminer dans leur scolarité. On appelle ça des chances égales pour tous ! Il est inconcevable que le comité ait perdu de vue cet objectif d’équité sociale », soutient la présidente de la CSQ.
En conclusion, Louise Chabot affirme que « si le gouvernement souhaite réellement modifier les pratiques dans les établissements scolaires, il aurait avantage à prendre le pouls des vrais experts qui sont celles et ceux qui font l’école au quotidien, qui règlent des problèmes concrets au jour le jour, qui sont au plus près des besoins réels des élèves. Le personnel des établissements scolaires a l’expertise nécessaire pour avancer des solutions pertinentes, financièrement responsables et humainement viables. »