Montréal, le 6 juin 2022. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) salue l’annonce des orientations ministérielles visant à réduire la facture des parents de 200 $ pour les projets pédagogiques particuliers, de façon à en faciliter l’accès pour certains élèves moins favorisés dans les écoles secondaires publiques.

« Les investissements annoncés aujourd’hui vont dans la bonne direction, même s’il reste du chemin à faire. Une plus grande égalité des chances pour tous, c’est aussi la gratuité de ces programmes. Pour favoriser la réussite éducative, l’école doit permettre aux élèves de tous les milieux socioéconomiques de se réaliser à travers leurs passions et leurs intérêts. C’est donc un des nombreux obstacles pour les élèves plus vulnérables que le gouvernement atténue aujourd’hui. Il nous faudra, par contre, continuer le travail pour que l’école cesse de retirer les élèves les plus performants des classes pour les envoyer dans les projets particuliers. Nous suivrons donc avec intérêt la suite des travaux annoncés par le ministre », déclare Éric Gingras, président de la CSQ.

Omniprésents dans le réseau scolaire, les projets pédagogiques particuliers sont trop souvent sélectifs sur la base des notes, et indirectement sélectifs en raison de leurs coûts, au détriment de la réussite des élèves les plus vulnérables, ce que la CSQ et ses fédérations du réseau scolaire dénoncent depuis plusieurs années comme allant à l’encontre de la mission fondamentale de l’école publique.

En effet, conformément à ses positions, la CSQ milite en faveur :

  • d’une école publique dont l’accès à un projet particulier n’est pas limité par la capacité de payer des parents;
  • d’une école qui balise l’offre de projets particuliers de sorte que tous les élèves aient accès à des projets stimulants et répondant à leurs intérêts;
  • d’une école dont la composition des classes est équilibrée et où se crée une dynamique d’entraide favorable à la réussite.

Citations

« Intervenir sur l’accessibilité est louable, mais il faut revoir le modèle actuel des projets pédagogiques particuliers! Puisqu’ils demandent divers aménagements à l’horaire, la solution est souvent de regrouper les élèves d’une même option dans toutes leurs matières, ce qui accentue la ségrégation scolaire. Présentement, la composition de la classe ordinaire n’a plus rien d’ordinaire. Des alternatives intéressantes existent, il faut s’y intéresser! » – Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)

« La ségrégation scolaire a un impact majeur sur l’école publique et nuit à l’égalité des chances. Le ministre aurait dû concentrer ses efforts sur cette problématique, qui entraîne une concurrence malsaine entre les écoles. Les classes “ordinaires” le sont de moins en moins. » – Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)

« La FPPE-CSQ aurait souhaité une annonce plus structurante et qui permette davantage d’équité, alors que les exigences d’accès à ces programmes demeurent, et seront même rehaussées par un contingentement accru. Dans ces conditions, ce sont les élèves défavorisés ou en difficulté, ceux-là mêmes à qui ces programmes profiteraient le plus, qui en resteront les grands exclus. » – Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)