La Coalition Solidarité Santé se désole que le projet de loi 10, déposé la semaine dernière par le ministre de la Santé et des Services Sociaux, le Dr Barrette, ne serve que le ministre lui-même et son gouvernement, sans répondre aux besoins de la population.

Montréal, le 1er octobre 2014. – La Coalition Solidarité Santé se désole que le projet de loi 10, déposé la semaine dernière par le ministre de la Santé et des Services Sociaux, le Dr Barrette, ne serve que le ministre lui-même et son gouvernement, sans répondre aux besoins de la population. Selon la Coalition, le projet de loi 10 ne diminuera pas les listes d’attente, pas plus qu’il ne renforcera les services de première ligne ni ne fournira un médecin de famille à ceux et celles qui n’en ont pas.
Pour Solidarité Santé, malgré toutes les belles promesses et déclarations faites depuis plus de six mois, force est de constater que prendre soin de la population et des plus démunis arrive loin derrière les coupes de budget et l’atteinte du déficit zéro dans les priorités de ce gouvernement.
« Sur le terrain, ce qu’on voit, ce sont des coupes de personnel : des infirmières, des travailleurs sociaux, des préposées et présposés aux bénéficiaires, et des coupes dans les budgets de santé mentale, dans les services aux personnes aînées… Alors qu’on arrête de dire qu’on ne coupe pas dans les services ! », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.
Dans les entrevues qu’il a données, le ministre Barrette a laissé entendre que le projet de loi 10 n’est qu’un morceau du puzzle visant à reformater le système public de santé. D’autres morceaux s’ajouteront dans les prochains mois, dont le financement axé sur les patients, qui a pourtant été décrié pour les travers qu’il a causés au système public du Royaume-Uni, et les super-cliniques promises en campagne électorale, dont le ministre n’a pas voulu dire si elles seront publiques ou privées.
De plus, la Coalition constate qu’avec son projet de loi, le ministre ne fait pas qu’abolir les agences de la santé et des services sociaux, il abolit également ce qui restait de lieux de représentation permettant aux citoyennes et citoyens de s’exprimer sur leur système de santé. Au moment où le ministre dit vouloir changer la « culture » du système, la population est en droit de craindre ce recul de la démocratie. « Si on ajoute que le premier ministre était, jusqu’à tout récemment, à l’emploi de Persistence Capital Partners (PCP), une entreprise qui se présente elle-même comme expérimentée dans les fusions, acquisitions, investissements et opportunités d’affaires en santé, ça ne laisse rien présager de bon pour notre système public de santé », note encore Jacques Benoit.
Enfin, en étant encore plus éloignées des réalités de la population de leur territoire, les administrations des nouveaux établissements à naître prioriseront l’aspect médicalo-hospitalier aux dépens des services sociaux qui reculeront encore sur l’ensemble du territoire québécois. « C’est comme ça qu’on en arrive à des décisions comme abolir l’allocation de 4,30 $ par jour à des déficients intellectuels, sous prétexte de saine gestion », de conclure M. Benoit.
À propos de la Coalition solidarité santé
La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et services sociaux.