La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande un moratoire immédiat sur tous les projets « d’optimisation » des services de santé actuellement en cours, réalisés sans l’accord du syndicat local.

Montréal, le 10 juin 2013. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande un moratoire immédiat sur tous les projets « d’optimisation » des services de santé actuellement en cours, réalisés sans l’accord du syndicat local. La CSQ invite les différentes parties à une grande vigilance quant aux objectifs visés par le ministre Hébert dans son appel de soumissions.
Au Salon bleu de l’Assemblée nationale vendredi dernier, le ministre précisait que les établissements de santé préparent leur plan d’optimisation des services administratifs qui doivent être soumis par la suite à leur agence de la santé et des services sociaux.
« La CSQ tient à préciser qu’elle n’est pas d’emblée contre tout projet d’amélioration de l’organisation du travail. Elle dénonce cependant les initiatives abusives et déshumanisantes qui peuvent être inhérentes à la nouvelle gestion publique. La recherche de performance à tout prix ne doit pas se faire au détriment de la qualité des services et du jugement clinique du personnel intervenant, commente Pierre Jobin, vice-président de la CSQ. Les risques de dérive administrative et de démobilisation du personnel sont trop importants. »
La Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ), affiliée à la CSQ, demande au ministre Réjean Hébert de faire le ménage dans les mesures d’optimisation en cours dans le réseau de la santé et des services sociaux. « L’organisation du travail doit se faire dans un climat de respect et relever d’un dialogue paritaire entre les représentants syndicaux et les employeurs, déclare René Beauséjour, président de la F4S-CSQ. Les deux parties doivent s’entendre sur les problèmes à régler et les moyens d’y parvenir. Il en va de la viabilité des solutions retenues. »
« Pour la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), le message est clair, le gouvernement du Québec doit tenir compte des préoccupations des syndicats dans les projets d’optimisation et non pas un exercice comptable, la santé c’est un investissement et non une dépense ! Nous devons préserver nos ressources professionnelles qui connaissent très bien les besoins de la population et qui ont l’expertise nécessaire pour relever les nombreux défis qui s’annoncent. Il faut conserver l’expertise dans le réseau public, autrement, qui veillera au respect du droit à la santé ? » déclare Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ.
Le ministre Hébert doit avoir une oreille attentive. Pour réaliser ses nombreux projets de transformation du système de santé, dont sa réforme sur l’assurance autonomie, il a besoin de la collaboration de tous les acteurs du système de santé.