Pour la CSQ, l’actuel budget du ministre Leitão reste en continuité avec ceux des dernières années. Par contre, il soulève de grandes appréhensions quant aux mesures qui seront imposées en 2015-2016.

Québec, le 4 juin 2014. – Pour la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), l’actuel budget du ministre Leitão reste en continuité avec ceux des dernières années. Par contre, il soulève de grandes appréhensions quant aux mesures qui seront imposées en 2015-2016. Le gouvernement prépare clairement une remise en question du modèle québécois par des compressions dans les services publics et une diminution de l’effet redistributif de la fiscalité. « Le pire des compressions est à venir. Déjà le gouvernement s’attend à ce que sa Commission de révision des programmes identifie trois milliards de coupes supplémentaires pour le prochain budget », observe Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Le gel d’embauche diminue les services à la population
Malgré la trop lente reprise économique et la pression importante sur le dos des employés des services publics, le gouvernement maintient son obsession de réduction du déficit. Pour y arriver, il impose encore une fois d’importantes compressions. « La prolongation du gel d’embauche dans tous les services publics, c’est ce qui va faire le plus mal. Leur vision de la productivité, c’est encore d’assigner moins de personnel pour offrir les mêmes services. Ce qu’on annonce, c’est immanquablement une détérioration de la qualité des services offerts à la population », s’inquiète Louise Chabot.
L’éducation n’est toujours pas une réelle priorité nationale
La CSQ remarque qu’aucun nouvel effort budgétaire n’est alloué aux enfants en difficulté ou encore à la lutte au décrochage scolaire. De leur côté, les investissements pour le renouvellement des infrastructures scolaires semblent insuffisants pour contrer la détérioration inquiétante de ces dernières.
D’autre part, l’enseignement supérieur sera amputé de sa Politique nationale de la recherche et de l’innovation qui avait fait l’unanimité lors du Sommet sur l’enseignement supérieur en 2013.
Des services de garde préservés jusqu’à maintenant
Louise Chabot s’est dite agréablement surprise que le gouvernement libéral confirme la mise en œuvre des nouvelles places promises en services de garde éducatifs subventionnés. La CSQ voit d’un bon œil que le gouvernement accélère le rythme réel d’ouverture des nouvelles places. Toutefois, la Centrale déplore la décision du gouvernement de repousser à 2021 la réalisation des promesses de 250 000 places.
Un réseau de la santé et des services sociaux fragile
« Nous sommes également inquiets de la faible croissance de 3 % du budget en santé, qui s’appuie beaucoup trop sur le résultat positif de la négociation avec les médecins. Il est certain que cela va entrainer des compressions dans le réseau, empêchant de répondre aux nouveaux besoins de la clientèle », fait remarquer la présidente de la CSQ. À ce compte, bien que le projet d’assurance autonomie n’ait pas été parfait, la CSQ déplore son abandon puisqu’il répondait à des besoins réels du milieu.
Entêtement du gouvernement du côté des revenus
« Le gouvernement le reconnaît lui-même, 95 % des efforts se font du côté dépenses et aucune mesure significative ne vient augmenter les revenus de l’État » déplore Mme Chabot. Le mandat et la présidence de la Commission de révision de la fiscalité indiquent clairement que les conclusions sont déjà écrites : la « compétitivité » du régime fiscal, tel qu’interprété par Luc Godbout, signifie un virage vers les taxes et les tarifs et aucun nouveau revenu. Pourtant, la CSQ, avec ses partenaires du mouvement syndical et populaire, propose depuis plusieurs années des solutions qui pourraient apporter des milliards de dollars supplémentaires sans augmenter la contribution fiscale de la classe moyenne.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.