Montréal, le 21 mars 2016. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) déplore la cessation des activités du Commissaire à la santé et au bien-être, une mesure annoncée dans le budget dévoilé par le gouvernement Couillard la semaine dernière.
Un recul démocratique
La première vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier s’indigne de cette décision qui constitue une étape de plus dans le recul démocratique de notre système de santé. « En éliminant ce rôle d’expert indépendant, le gouvernement fait encore la preuve qu’il n’a pas à cœur le bien-être du réseau. Il cherche à tout prix à poursuivre sa réforme sans tenir compte des impacts que ces décisions ont sur notre réseau public, sur le personnel et surtout sur les patients », déclare-t-elle.
Moins d’accès à l’information
Pour Sonia Éthier, l’abolition du poste constitue une atteinte de plus à l’accès à l’information. « Nous le voyons depuis la mise en place de la réforme Barrette, il est de plus en plus difficile d’obtenir des données ou de l’information sur les soins et les établissements. En faisant disparaître le poste de commissaire, le ministre Gaétan Barrette vise-t-il à dissimuler de l’information critique sur le fonctionnement de notre système de santé? Le ministre de la Santé se targue de mettre la transparence du réseau de l’avant dans sa réforme, mais il fait exactement le contraire avec cette décision déplorable » ajoute la vice-présidente de la CSQ.
Perte d’un expert indépendant
Rappelons que le rôle du Commissaire à la santé et au bien-être consiste à apporter un éclairage pertinent au débat public et à la prise de décision gouvernementale dans le but de contribuer à l’amélioration de l’état de santé et de bien-être des Québécoises et Québécois.
« D’un côté, le ministre, avec sa réforme du financement à l’activité, affirme qu’il souhaite analyser le fonctionnement du réseau pour le rendre plus efficace, mais de l’autre côté il se prive aujourd’hui de l’analyse d’un expert indépendant dont les rapports ont prouvé la pertinence du rôle. C’est incompréhensible », affirme Sonia Éthier.
L’avenir des chantiers en cours
Enfin, la CSQ s’inquiète de ce qui adviendra des différents chantiers sur lesquels le commissaire travaille actuellement. Pensons à l’analyse de la sécurité des soins et services, de l’accessibilité et surtout du mode de rémunération des médecins. « En janvier dernier, la CSQ a déposé un mémoire concernant le panier de services assurés. C’est un enjeu qui nous préoccupe grandement et c’est pourquoi nous trouvions important d’interpeller le commissaire à ce sujet. Qu’adviendra-t-il des travaux en cours sur cette question? Est-ce que le ministre de la Santé en tiendra compte? Le gouvernement ne peut pas décider du jour au lendemain d’abolir le poste d’un expert indépendant qui joue un rôle essentiel pour assurer l’avenir de notre réseau public de santé et de services sociaux », conclut la vice-présidente.
Profil de la CSQ en santé
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont plus de 9 000 font partie du personnel de la santé. La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec. La Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ) représente plus de 2 200 membres dans trois catégories de personnel, soit de soutien, technique et professionnel, et ce, dans divers établissements du réseau de la santé et des services sociaux de même qu’en santé publique et dans les agences régionales.