MONTRÉAL, le 20 mars 2012. – C’est sans surprise que le budget Bachand présenté aujourd’hui maintient le cap annoncé il y a maintenant trois ans. Il poursuit l’application, sans égard au revenu, de la contribution santé à montant fixe, sans toutefois annoncer d’augmentation du montant qu’on devra inscrire à la ligne 448 du rapport d’impôt en 2013 et dans les années à venir. Année électorale oblige!
Il refuse ainsi d’ajouter, tel que proposé par beaucoup d’acteurs sociaux, un palier d’imposition pour les revenus de plus de 120 000$, sous prétexte d’inéquité. «L’équité est le principe qui conduit à corriger des inégalités que subissent des personnes ou des groupes défavorisés. À plus de 120 000$ par année, ce n’est pas tout à fait ce que j’appelle un groupe de personnes défavorisées », de lancer Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.
Mais c’est dans le domaine du soutien à domicile que les attentes étaient les plus grandes.  Pour faire une réelle différence en termes de prestation et d’intégration de services, les investissements requis en SAD auraient dû être de l’ordre de 500 M$ annuellement. Le budget Bachand n’accorde pour cette année que 195 M$, incluant des mesures recyclées.
Plus encore, l’augmentation de crédits d’impôts existants et l’instauration de nouveaux crédits fait craindre à la Coalition que le ministre en profite pour pousser plus loin le désengagement de l’État en se déchargeant de ses responsabilités sur les organismes communautaires et les entreprises d’économie sociale (EÉS) pour assurer les soins à la personne, responsabilités qui nécessitent des compétences que ne possèdent pas, malgré toute leur bonne volonté, ces organismes. « Agir ainsi, ce serait comme accepter dorénavant un simple permis de conduire régulier pour la conduite d’une remorque», d’ajouter Jacques Benoit. « Le ministre mettrait en danger la santé et la sécurité des patients. »
La Coalition considère que, compte-tenu de leur nature et pour assurer les principes d’universalité, d’intégralité, d’accessibilité et de transférabilité, les soins doivent toujours demeurer sous gestion, financement et prestation des établissements publics.
La Coalition ne croit pas non plus le ministre quand il dit qu’il n’avait pas le choix dans ses mesures. Solidarité santé rappelle que des experts, appuyés par plus de 200 organisations, ont proposé la mise sur pied d’un régime universel entièrement public d’assurance médicaments, permettant au gouvernement d’économiser de 2 à 3 milliards par année, de façon récurrente. Ces argents lui permettraient d’abolir la taxe santé, et d’investir dans des services publics compétents et pertinents pour nos personnes âgées, tout en contrôlant les dépenses en médicaments qui ne cessent d’augmenter à chaque année.
Ce budget est le troisième du ministre Bachand. « Ça fait trois fois qu’il passe à côté de ses responsabilités pour mieux imposer ses valeurs économiques conservatrices », de rajouter Jacques Benoit. « Au baseball, trois prises, t’es « strike out »!… Il est grand temps de « retirer » ce gouvernement», de conclure Jacques Benoit.