SPPSPQ-CSQ : un vote massif qui met fin à deux ans de négociation

C’est un dénouement plus que positif pour les membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de la santé publique du Québec (SPPSPQ-CSQ) : 98 % ont voté en faveur de l’entente de principe conclue avec l’employeur, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Ce résultat sans équivoque met un terme à près de deux ans de négociations. Le syndicat y voit la preuve d’une solidarité renouvelée et de gains majeurs obtenus.

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

Pour le SPPSPQ-CSQ, ce vote quasi unanime ne doit rien au hasard. Depuis cinq ans, le syndicat a entrepris un important travail de renouveau syndical : rencontres informelles, lunchs, formations sur différents enjeux, mobilisation accrue et visibilité renforcée. La création d’un nouveau poste à la vice-présidence aux communications au sein du comité exécutif a aussi eu comme résultat des communications dynamiques et plus fréquentes aux membres.

Ces stratégies ont permis de rebâtir la confiance et de ressouder les liens entre les membres. « On est un syndicat uni, qui se tient. Nos membres nous font confiance et nous leur avions recommandé d’accepter l’entente », explique le président du syndicat, Étienne Pigeon, rappelant que le mandat de grève avait également été adopté à 98 % par les membres.

Si le rattrapage salarial représente un élément important de l’entente, les gains normatifs sont tout aussi significatifs : un processus de supplantation amélioré, davantage de postes permanents, des postes sous octroi à durée indéterminée et des pouvoirs accrus pour le comité des relations de travail.

Autre volet important : la flexibilité. Les membres pourront désormais opter pour des horaires mieux adaptés à leur réalité, notamment des semaines de 32 heures sur 4 jours ou de 70 heures sur 9 jours. Une amélioration qui répond directement aux besoins de conciliation travail, famille et vie personnelle.

L’entente représente un pas important pour la reconnaissance des membres. Un nouveau processus de reclassification permettra à plusieurs salariées et salariés de progresser dans l’organisation, accompagné d’une règle garantissant une augmentation minimale de 2 %. De nouvelles primes, dont certaines pour les chercheuses et chercheurs, s’ajoutent également.
Déblocage tardif et défis à venir

La négociation a été complexifiée par un processus « deux en un », combinant des enjeux normatifs et des enjeux monétaires. « Le Conseil du trésor a le dernier mot pour toutes les questions monétaires, mais n’est pas assis avec nous à la table de négociation », explique Étienne Pigeon. L’arrivée d’un conciliateur d’expérience et la perspective d’une grève pendant les Journées annuelles de santé publique (JASP) – un grand événement de conférences et d’ateliers de formation – ont finalement permis de dénouer l’impasse.

Équité salariale : un dossier toujours en retard

En toile de fond, le dossier de l’équité salariale continue de traîner. Bien que le sujet n’ait pas été abordé lors de la négociation, le SPPSPQ-CSQ rappelle que les correctifs attendus entraîneront des répercussions financières pour le personnel concerné. Le syndicat s’attend désormais à ce que l’employeur respecte son engagement d’agir avec diligence et de corriger rapidement les écarts persistants, d’autant que le dernier différend survenu a été déposé par la partie patronale. Pour le syndicat, un règlement rapide serait un signal concret de reconnaissance du travail essentiel des membres.

Quel avenir avec la fusion INSPQ-INESSS?

La fusion annoncée entre l’INSPQ et l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) soulève son lot d’incertitudes chez les professionnelles et professionnels de la santé publique. Certains mandats seraient envoyés au ministère sans transfert de ressources, et des groupes de membres, notamment ceux du laboratoire, seront déplacés vers d’autres structures. Selon Étienne Pigeon, la situation est anxiogène, mais le syndicat reste à l’affût et accompagnera ses membres de près.

Malgré ces défis, le SPPSPQ-CSQ se dit confiant. « En restant solidaires et unis, on va se rendre à bon port », a dit le président du syndicat. L’heure est désormais à la signature de la nouvelle convention collective, que le SPPSPQ-CSQ souhaite rapide.