Laval, le 28 février 2018. – Le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) a dévoilé aujourd’hui les résultats d’un sondage réalisé auprès de ses membres, qui démontre que 72 % d’entre elles considèrent que la surcharge de travail qu’elles subissent a des répercussions sur les soins aux patients.

Le sondage, réalisé par le SIIIAL-CSQ, a eu un taux de réponse élevé avec près de 30 % des 2 500 membres qui ont répondu. Il a été rendu public aujourd’hui à l’occasion de l’ouverture du congrès du syndicat.

Des conséquences sur la santé du personnel

Les effets de la surcharge de travail ne s’arrêtent pas là, puisque 68,5 % des travailleuses et travailleurs interrogés soutiennent que celle-ci a également des conséquences sur leur propre santé.

« Ces données confirment l’état d’épuisement que ressent la majorité de nos membres et qui a été dénoncé au cours des dernières semaines. Ce sentiment est généralisé dans l’ensemble des établissements du CISSS de Laval. Il est urgent de mettre en place des solutions concrètes pour améliorer les conditions d’exercice de nos professions », explique Isabelle Dumaine, présidente du SIIIAL-CSQ.

Pas de temps pour les pauses et les repas

D’autres données significatives du sondage indiquent que 84,6 % des répondantes et des répondants disent terminer quelquefois, souvent ou toujours plus tard leur quart de travail. Ajoutons que plus du tiers des personnes interrogées n’ont pas le temps de prendre leurs repas et plus de la moitié ne prennent jamais leurs pauses.

Plusieurs raisons à l’origine de la surcharge

Pour la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, la surcharge de travail est attribuable à plusieurs raisons communes à tous les établissements à travers le Québec. « Que l’on pense notamment aux cas de plus en plus lourds, au manque flagrant de personnel, aux multiples tâches. Ces éléments, ajoutés au démantèlement et à l’instabilité des équipes de soins, compliquent de plus en plus le travail du personnel en santé. C’est malheureusement cette réalité qui semble échapper au ministre de la Santé, Gaétan Barrette », déplore Claire Montour.

Une demande d’enquête plus que jamais justifiée

Enfin, de son côté, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, affirme que ces données ajoutent du poids à la demande conjointe de la CSQ, de la FSQ-CSQ et de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) pour une demande d’enquête de la protectrice du citoyen.

« Ce sondage confirme que nos inquiétudes sont fondées face à la détérioration constante des conditions de travail du personnel, des effets sur leur santé et des conséquences sur les services offerts à la population. Toutes les pires conditions sont réunies pour générer des situations pouvant causer du tort ou de la détresse aux usagères et usagers », rappelle Louise Chabot.

Cette dernière espère donc que la protectrice du citoyen accueillera positivement la demande qui lui a été adressée de mener une enquête sur la maltraitance organisationnelle dans les établissements de santé du Québec.