Enseignement supérieur

Soins infirmiers : le DEC est là pour rester!

7 juin 2023

Le diplôme d’études collégiales (DEC) en Soins infirmiers demeurera l’une des voies permettant l’exercice de la profession infirmière, ont confirmé les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Cette annonce est une excellente nouvelle, selon la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) mène, depuis plus de deux décennies, une cabale afin de faire du baccalauréat la seule formation permettant l’admission à la profession infirmière. Il ne s’appuie toutefois sur aucune analyse des tâches et des besoins pour soutenir sa position.

La CSQ et ses fédérations ont, quant à elles, toujours défendu le DEC comme norme d’entrée à la profession.

L’annonce faite le 6 juin 2023 par le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, à l’effet que la formation qualifiante collégiale est là pour rester réjouit les organisations syndicales.

Une formation collégiale accessible et indispensable

Alors que les cégeps ont formé plus de 70 % du personnel infirmier ayant intégré le réseau de la santé au cours des 5 dernières années et que le Québec aura besoin de 24 000 nouvelles infirmières d’ici 2026, il serait très mal avisé de se passer de l’apport du réseau collégial.

De fait, les enquêtes effectuées par la Fédération des cégeps1[i] démontrent que la majorité du personnel infirmier travaillant actuellement dans le réseau a choisi cette voie en raison des faibles couts associés à l’obtention du DEC, de sa durée et de la proximité des milieux de formation. Ainsi, 44 % des répondantes et répondants n’auraient pas choisi cette profession si le baccalauréat avait été obligatoire.

Un examen d’admission à revoir

Le maintien d’une formation qualifiante collégiale étant chose faite, reste à résoudre la question de l’examen d’admission pour la profession infirmière. En septembre 2022, l’examen concocté par l’Ordre comportait de nombreuses failles méthodologiques, selon le rapport du Commissaire à l’admission aux professions, si bien que le taux d’échec fut anormalement élevé et que de nombreux candidats et candidates à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) n’ont pu commencer à pratiquer.

Or, tout récemment, l’Ordre a annoncé son souhait de remplacer son test d’admission par l’examen NCLEX-RN, utilisé dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis. Cet examen soulève toutefois de nombreuses inquiétudes.

1 Dont la plus récente par le biais d’un sondage effectué par la Fédération des cégeps auprès de 3 523 personnes entre le 17 avril et le 5 mai 2021.