Sept-Îles, le 15 mai 2013. – Face à l’état déplorable des conditions de travail qui ne s’améliorent pas, la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), consulteront leurs membres l’automne prochain afin d’identifier collectivement des solutions pour ensuite les soumettre aux employeurs, en espérant qu’elles seront mises en application.
Profitant de la tenue de l’assemblée générale des déléguées du SIISNEQ-CSQ qui se tient à Sept-Îles jusqu’à demain, la présidente du Syndicat, Nathalie Savard, et la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, ont fait le point sur l’état des conditions de travail de leurs membres (infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes) et sur les actions qui devront être entreprises, au cours de l’année, pour améliorer la situation.
« Personne ne connaît mieux que nos membres la réalité quotidienne de nos établissements de santé puisqu’ils la vivent et la subissent, jour après jour, dans leur propre milieu de travail. Ils sont donc mieux placés que quiconque pour proposer des solutions réalistes et c’est pourquoi nous avons décidé de leur donner la parole », explique Nathalie Savard.
Campagne lancée à l’automne
Les membres du SIISNEQ-CSQ et de la FSQ-CSQ seront donc consultés dans le cadre de la campagne « De solitaire à solidaire » qui sera lancée à l’automne prochain.
« Nous allons identifier ensemble les meilleures solutions pour améliorer les conditions de travail. Nous rencontrerons ensuite les employeurs, dans chaque établissement, afin de les informer de nos propositions et leur demander de s’engager à appliquer ces mesures, puisque l’amélioration des conditions de travail est dans leur intérêt comme dans celui des employés », fait valoir la présidente du SIISNEQ-CSQ.
La fusion : une fausse solution miracle sur la Côte-Nord
Nathalie Savard reconnaît que des efforts particuliers devront être faits pour convaincre les employeurs de se montrer à l’écoute des organisations syndicales et de remettre en question leurs propres solutions miracles.
« Par exemple, pour la région de la Côte-Nord, autant le gouvernement que les employeurs essaient de nous convaincre que la solution à tous les maux passe obligatoirement par la fusion des centres de santé et de services sociaux (CSSS). Pourtant, aucune étude sérieuse qui n’en fait la démonstration. Depuis 3 ans, on essaie tant bien que mal de fusionner les directions des CSSS de Sept-Îles, Port-Cartier et de la Basse-Côte-Nord (direction générale, direction des ressources humaines et direction des finances), mais jusqu’à présent, les résultats obtenus sont loin d’être probants. Au mois de mars dernier, nous sommes d’ailleurs revenus à trois directions générales. Et pendant qu’on perd un temps précieux à jouer dans les structures, on ne s’attaque pas aux vrais enjeux sur le terrain que sont le taux d’absentéisme élevé et le recours aux heures supplémentaires et aux heures supplémentaires obligatoires », dénonce la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Des solutions concrètes recherchées
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, précise que les solutions recherchées devront donc viser à contrer ces difficultés concrètes engendrées par la pénurie de personnel, le taux d’absentéisme élevé et le lourd fardeau de tâches.
« Ultimement, il faut trouver des moyens afin d’augmenter la stabilité des équipes. Et cela passe nécessairement par des postes rendus plus attrayants, à la fois pour la relève et le personnel actuel. Les solutions que nous allons apporter peuvent apparaître simples, mais nous sommes convaincues que si les directions des établissements manifestent de la bonne volonté, elles donneront des résultats », soutient Claire Montour.
Des mesures nationales à mettre en branle
La présidente de la FSQ-CSQ ajoute qu’à l’approche d’une nouvelle négociation nationale, le gouvernement devra lui aussi faire preuve d’une plus grande écoute. « L’amélioration des conditions de travail ne peut reposer uniquement sur des solutions locales. Au niveau national, nous devons également mettre en place des mesures qui seront aidantes pour les membres dans leur quotidien. En ce sens, il faudra faire mieux que les projets d’organisation du travail qui ont suivi la dernière négociation, loin d’être adaptés aux différents milieux. Un gouvernement ne peut pas demander aux employeurs et aux employés de consacrer leurs énergies à préparer des projets d’organisation du travail alors qu’en même temps, on impose des coupures qui viennent chambarder notre quotidien », argumente Claire Montour.
Un développement du nord avec des conséquences sociales
De son côté, le vice-président de la CSQ, Pierre Jobin se dit préoccupé par les enjeux sociaux propres à la Côte-Nord, surtout avec le développement du nord par les compagnies minières.
« Les redevances exigées des compagnies doivent être assez élevées pour financer les coûts de services publics de santé et d’éducation de qualité dans la région, puisque ces services subissent une pression supplémentaire avec le développement du Nord. Ce boom économique appréhendé n’est pas sans conséquences sociales, qu’on pense seulement à la rareté des logements et à la hausse importante du coût des loyers », constate Pierre Jobin.
60e anniversaire du SIISNEQ-CSQ
En terminant, la présidente du SIISNEQ-CSQ rappelle que son syndicat souligne ses 60 ans cette année, 60 ans au service de ses membres et engagé régionalement.
« Durant ces 60 années, notre organisation a acquis une riche expertise des problématiques particulières aux régions éloignées. Peu importe les défis qui nous attendent, nous saurons les relever ensemble et solidaires. C’est le temps d’unir nos forces pour le bien-être des régions… de celles et ceux qui les habitent… et qui les font vivre ! », conclut Nathalie Savard.
Profil du SIISNEQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.