Société, Travail

Salaire minimum à 16,10 $ : « Il faut plus pour lutter contre la pauvreté »

3 février 2025

Le salaire minimum passera de 15,75 $ à 16,10 $ le 1er mai prochain, a annoncé le ministre du Travail, Jean Boulet. Pour les membres du Front de défense des non-syndiqué.e.s (FDNS), dont la CSQ est une membre active, cette « augmentation est nettement insuffisante ».

« Avec 16,10 $ de l’heure, le gouvernement laisse dans la pauvreté des centaines de milliers de personnes qui travaillent dans des services essentiels au bien-être à la population », a mentionné la porte-parole du FDNS, Nellie Quane-Arsenault, par voie de communiqué.

Le FDNS rappelle qu’une personne qui travaille 35 heures par semaine à 16,10 $ touchera un revenu net d’environ 26 520 $, ce qui représente 31 % de moins que le seuil de sortie de pauvreté, fixé à 60 % de la Mesure de faible revenu (MFR).

Alors que l’inflation générale a dépassé 12 % entre novembre 2021 et 2024, le coût de l’alimentation et du logement a bondi de près de 20 %. Pour l’année à venir, le Tribunal administratif du logement prévoit des hausses de loyer pouvant atteindre 5,9 %.

« Lorsqu’on est une travailleuse pauvre, c’est la majorité de notre revenu qui sert à couvrir nos besoins essentiels, comme le logement et l’alimentation. Malgré un début de rattrapage du salaire minimum depuis quelques années, sa progression est encore trop faible pour freiner leur perte de pouvoir d’achat important vécue », a dit Nellie Quane-Arsenault. Le FDNS rappelle d’ailleurs que, pour survivre, de nombreuses personnes salariées doivent recourir aux banques alimentaires.

Le salaire minimum est le meilleur levier du gouvernement pour améliorer les conditions de travail dans le secteur privé, selon le FDNS, qui réclame, tout comme la CSQ, un salaire minimum à 20 $ l’heure.

Pour le FDNS, le choix politique du gouvernement est clair : « dans sa “recherche de l’équilibre” entre une rémunération équitable et la protection des entreprises, le gouvernement a clairement favorisé le deuxième. L’équilibre est brisé, parce que le salaire minimum n’a rien d’équitable », conclut Nellie Quane-Arsenault.