Société, Syndicalisme
Rentrée politique : les syndicats dans la mire
4 septembre 2025
La rentrée politique s’annonce houleuse à Québec. En perte de vitesse et en quête de nouveaux appuis, le gouvernement Legault choisit une cible familière : les syndicats. Trois dossiers récents montrent bien la stratégie adaptée et les risques qu’elle comporte.
Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef
Un gouvernement en mode confrontation
Depuis plusieurs mois, le gouvernement privilégie les projets de loi pour accélérer ses priorités. Cette façon de procéder permet de réduire les débats, mais aussi de pointer les syndicats comme responsables des blocages. Le ton adopté laisse peu de place à la nuance, et les oppositions – politiques comme syndicales – se retrouvent reléguées au second plan.
Le rôle des syndicats remis en cause
Le premier ministre François Legault a évoqué la possibilité de limiter l’usage des cotisations syndicales à la seule négociation collective. Or, les syndicats défendent bien davantage : équité salariale, droits des femmes, financement des réseaux publics ou encadrement de nouvelles réalités, comme l’intelligence artificielle (IA). Restreindre leur action reviendrait à réduire l’espace de débat social, un contre‑pouvoir pourtant central dans la société québécoise.
Représentativité : un miroir à double face
Le premier ministre souhaite également revoir les modalités entourant les votes de grève, soulevant la question de leur légitimité. Mais le parallèle avec le système politique surprend : en 2022, la Coalition avenir Québec (CAQ) a remporté 90 sièges avec l’appui de 41 % des électrices et électeurs inscrits. Si la représentativité syndicale est perfectible, elle s’appuie néanmoins sur des processus démocratiques comparables. En soulignant les failles des syndicats, le gouvernement ouvre la porte à un examen de ses propres pratiques.