Québec, le 19 mars 2015. – L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) accueille de façon mitigée les principales recommandations de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, rendues publiques aujourd’hui. Si l’AREQ-CSQ applaudit la proposition d’abolir la taxe santé, elle s’oppose vivement à une hausse de la taxe de vente, même si elle devait être compensée par d’hypothétiques baisses d’impôt.
« D’un côté, le Rapport Godbout présente l’abolition de la taxe santé comme un geste de solidarité envers les plus démunis. D’un autre côté, il propose une réforme majeure du régime d’imposition québécois, qui est pourtant considéré comme un outil de redistribution plus équitable de la richesse. Au bout du compte, au lieu de diminuer les inégalités sociales, on risque de les accroître. Cela nous inquiète », a souligné le président de l’AREQ-CSQ, Pierre-Paul Côté.
Une réforme à coût nul ?
De fait, l’AREQ-CSQ juge bien utopique l’affirmation selon laquelle « la réforme proposée se ferait à coût nul pour les contribuables et neutre pour les finances publiques ». L’AREQ-CSQ craint plutôt que les recommandations de la Commission, si elles sont mises de l’avant, entraînent un appauvrissement des personnes aînées et une réduction des services à la population.
« Nous avons la fâcheuse impression que le Rapport Godbout servira d’abord et avant tout de prétexte au gouvernement Couillard pour couper davantage dans les programmes sociaux ou encore, pour accroître la tarification des services, notamment ceux d’électricité. Peut-être même les deux ! », a poursuivi M. Côté.
Contre la tarification
L’AREQ-CSQ rappelle qu’une tarification des services serait inéquitable envers les personnes aînées. « Toute notre vie, nous avons payé des impôts pour des services qui ont bénéficié à l’ensemble de la population. Encore aujourd’hui, nous payons des taxes et des impôts à la mesure de nos revenus. Nous imposer en plus une tarification des services publics, ce serait nous pénaliser doublement », souligne M. Côté.
Et l’impôt des entreprises ?
L’AREQ-CSQ se montre déçue que la Commission ne cible pas l’impôt des entreprises, en particulier celui des banques, comme source potentielle de revenus supplémentaires pour le gouvernement. « Pourquoi proposer de nouvelles baisses d’impôt aux entreprises, alors qu’elles sont déjà moins taxées ici qu’ailleurs ? », s’interroge le président de l’AREQ-CSQ.
L’Association se réjouit néanmoins que le Rapport Godbout propose des pistes de solutions pour lutter contre les paradis fiscaux, par exemple la création d’un centre de savoir-faire québécois et un appui vigoureux aux efforts internationaux de lutte contre l’évasion fiscale, l’évitement fiscal et les planifications fiscales agressives.
Prime aux travailleurs d’expérience : un bémol !
Enfin, l’AREQ-CSQ appuie l’idée d’introduire une prime aux travailleurs d’expérience, qui aurait pour objectif de favoriser le maintien ou le retour sur le marché des travailleurs approchant de la retraite ou l’ayant prise. Elle questionne toutefois la formulation de la proposition du Rapport Godbout, qui paraît surtout avantageuse pour les gens de 65 ans et plus ayant un revenu de travail élevé.
« Nous nous réjouissons que la Commission endosse des mesures fiscales incitatives au maintien à l’emploi, plutôt que des pénalités à celles et ceux qui ont dû ou qui ont choisi de quitter le travail. Par contre, il ne faudrait pas envoyer le message aux gens de 65 ans et plus qu’ils ont encore leurs deux jambes et qu’ils devraient aller travailler ! C’est une philosophie d’une autre époque », a conclu le président de l’AREQ-CSQ.
Profil de l’AREQ-CSQ
Fondée en 1961, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) regroupe plus de 57 000 personnes aînées, partout sur le territoire québécois. L’AREQ-CSQ est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).