Les maux de la langue

Qui ou qu’il

15 février 2018

Voici quelques trucs qui existent (qu’il existe?) pour choisir entre qui et qu’il dans une phrase.
D’abord, s’il s’agit d’une tournure personnelle, on choisira qu’il seulement si il est le sujet de la proposition. Pour vérifier notre choix, on remplacera qu’il par qu’elle ou que lui, et la phrase restera logique.
Exemples :
Les films qu’il a vus dernièrement ne sont plus à l’affiche. (il est le sujet de la proposition « il a vu dernièrement les films » et on pourrait dire « qu’elle a vus dernièrement »)
Les films qui lui ont plu dernièrement ne sont plus à l’affiche. (« les films lui ont plu » : il n’est pas le sujet de la proposition; on ne pourrait pas dire « qu’elle lui ont plu dernièrement »)
S’il s’agit d’une tournure impersonnelle dont le verbe est impersonnel (c’est-à-dire qui s’emploie uniquement à la troisième personne du singulier comme pleuvoir, venter, falloir), on choisira toujours qu’il.
Exemples :
Je suis étonnée qu’il neige encore.
Les formulaires qu’il faut remplir sont disponibles en ligne.
Enfin, si l’on a affaire à un verbe qu’on peut utiliser personnellement ou impersonnellement, les formes qu’il et qui sont toutes les deux possibles la plupart du temps. Il faut toutefois s’assurer que le verbe est bien accordé et que la phrase est grammaticalement correcte en faisant l’exercice de remplacer qu’il ou qui par il ou par ce que qui représente.
Exemples :
Ne tenez pas compte de l’erreur qu’il s’est produit (qui s’est produite). (« il s’est produit une erreur » ou « une erreur s’est produite »)
Voici un problème qui est facile à résoudre (qu’il est facile de résoudre). (« ce problème est facile à résoudre » ou « il est facile de résoudre ce problème »)
Elle t’indiquera ce qui (qu’il) reste à préparer pour demain. (« cela reste à préparer » ou « il reste à préparer cela »)
Elle t’indiquera ce qu’il te reste à préparer pour demain. (qu’il mis pour « il te reste à préparer cela » est grammatical tandis que qui mis pour « cela te reste à préparer » ne l’est pas)
Ce sont donc les trucs qu’il existe (qui existent).
Saviez-vous que…
Damer le pion à quelqu’un, c’est-à-dire « prendre avantage sur lui », « lui ravir la victoire », est une expression qui remonte au XVIIe siècle et qui vient tout droit des jeux de dames et d’échecs. C’est en effet le nom de la manœuvre qui consiste à pousser un pion jusqu’à la dernière ligne adverse et à le transformer en dame (ou, aux échecs, en une autre pièce de notre choix – souvent la reine et à l’exception du roi) ce qui nous donne un avantage sur l’adversaire et peut nous assurer la victoire. Cette expression est utilisée particulièrement lorsque celle ou celui qui prend l’avantage le fait à la surprise générale, qu’elle ou il n’a pas la faveur des pronostics. Ainsi, si l’on peut damer le pion à un concurrent, on peut aussi se faire damer le pion par lui.