Montréal, le 24 septembre 2015. – « Aberrant! Comment interpréter une situation où un parti au pouvoir organise un Forum de discussion sur l’éducation du 21e siècle, alors que nous réclamons, depuis des mois, une véritable consultation en éducation pilotée par le ministre de l’Éducation ? Comment comprendre où nous mène le gouvernement Couillard en éducation s’il demande à son parti de réfléchir, alors qu’il détruit petit à petit par des compressions et de mauvaises décisions, le réseau dont il est le principal gardien ? », questionne Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Un événement dit non-partisan…
Alors que le Parti libéral du Québec tiendra un Forum des idées sur l’éducation au 21e siècle cette fin de semaine (25, 26 et 27 septembre), voilà que l’on constate que les discussions seront alimentées par des personnes issues essentiellement du milieu des affaires et de la gestion, dont un spécialiste de la commercialisation du savoir. Un groupe restreint, sans représentant du personnel de l’éducation, pour une question qui est pourtant cruciale pour l’ensemble de la population.
« Quand on s’attarde au contenu du programme de ce forum, qu’on note la provenance des participants, qu’on relève la vision commune des signataires d’un manifeste à l’effet que la réussite scolaire semble dépendre uniquement de l’école et des enseignants, sans tenir compte de la dimension sociale, on doit déplorer que les idées émises pendant cet événement ne seront discutées qu’entre personnes partageant une même philosophie, une même idéologie, protégées de tout véritable débat. Comment espérer un exercice de réflexion efficace sans la présence du personnel scolaire, qui connait les problématiques et les besoins en éducation et qui, depuis trop longtemps, porte l’école à bout de bras ? », dénonce Mme Chabot.
Une écoute très sélective
Il y a déjà plusieurs mois, la CSQ a demandé au ministre de l’éducation, François Blais, de mener une réflexion large sur l’éducation en consultant les principaux acteurs du réseau, et ce, AVANT d’aller de l’avant avec des changements importants. Or, cette demande a été ignorée.
« Force est de constater que le gouvernement actuel fait de l’écoute sélective : il entend les voix du parti mais pas la voix des intervenants de première ligne du réseau, de dire Mme Chabot. Il n’a pas les deux pieds dans la réalité. En éducation, il est en train d’étouffer toute initiative qui visait la persévérance scolaire, un sujet qui mobilisait l’ensemble de la société et ses acteurs pour mener une lutte commune contre le décrochage scolaire. Cela s’ajoute à ces compressions lamentables et irresponsables – plus d’un milliard de dollars depuis six ans – dans les services aux élèves et les services de soutien scolaire. »
« Est-ce que le forum de cette fin de semaine vise à développer un système éducatif au service des entreprises? Déjà, le premier ministre lui-même reconnaît que les compressions actuelles touchent les services à la population, dont ceux destinés aux plus vulnérables. Il ne faudrait quand même pas qu’à des coupes économiques on ajoute une vision commerciale de l’éducation. Si c’était le cas, on encouragerait une vulnérabilité de futurs travailleuses et travailleurs qui n’auraient pas un bagage académique suffisant pour évoluer dans le monde du travail. »
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Voici le message qu’a livré Louise Chabot au premier ministre Couillard en marge du Forum du parti libéral sur l’éducation.
Publié par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) le 25 septembre 2015
Diaporama de la manifestation au Forum du PLQ sur l’éducation du 21e siècle – 25 septembre 2015 |