Les maux de la langue

Profiter et bénéficier : une distinction à faire

30 mai 2012

Les verbes bénéficier et profiter, suivis de la préposition de et signifiant « tirer profit de quelque chose, en tirer un avantage », ne sont pas toujours parfaitement synonymes. En effet, selon l’Office québécois de la langue française (OQLF), il y a des distinctions à faire selon que la personne est consciente ou non de l’avantage dont elle peut profiter, ou alors que le sujet abuse d’une situation ou des faiblesses d’une personne et lorsqu’il se sert de quelqu’un ou de quelque chose à son propre avantage.
Enfin, toujours selon l’OQLF, le verbe bénéficier est également utilisé dans le domaine juridique : on peut bénéficier de droits ou de privilèges. Le verbe profiter n’est pas employé en ce sens.
Voici des exemples pour comprendre les distinctions à faire.
Exemples
–       Marie profite de la marée basse pour marcher sur la plage. (Elle est consciente de l’avantage, alors on utilisera généralement le verbe profiter.)
–       Paul a bénéficié de l’aide de ses amis pour son déménagement. (Il ne cherche pas à tirer profit de la situation, alors on emploiera généralement le verbe bénéficier.)
–       Ces personnes profitent d’avantages fiscaux démesurés. (Elles abusent de la situation, il faut donc utiliser le verbe profiter, car le verbe bénéficier ne peut être employé en ce sens.)
–       Le client de l’avocat bénéficie d’un sursis. (On est ici dans le domaine juridique, c’est le verbe bénéficier qu’il faut utiliser.)