Profitant de la tenue à Baie-Comeau de leur congrès triennal, une quarantaine de déléguées et délégués du SIISNEQ-CSQ ont manifesté ce matin devant le bureau du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord pour dénoncer la privatisation accélérée de notre système public de santé, notamment sur la Côte-Nord.

Baie-Comeau, le 29 avril 2015. – Profitant de la tenue à Baie-Comeau de leur congrès triennal, une quarantaine de déléguées et délégués du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) ont manifesté ce matin devant le bureau du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord pour dénoncer la privatisation accélérée de notre système public de santé, notamment sur la Côte-Nord.
À la tête de la manifestation, se trouvaient la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, la vice-présidente de la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ), Line Camerlain, ainsi que la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour.
Un réseau de santé précipité dans la turbulence
Dans un premier temps, la vice-présidente de la CSQ, Line Camerlain, a dénoncé le fait que la réforme Barrette, imposée par le gouvernement Couillard, précipite le réseau de santé et de services sociaux dans une longue période de turbulence inquiétante à la fois pour le personnel et la population.
« Ce chambardement des structures augmente considérablement la pression sur un réseau déjà passablement ébranlé par les compressions et coupes budgétaires qui se sont additionnées au fil des ans. L’abolition des agences de santé au profit des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), n’améliorera pas les soins et services, bien au contraire, puisque les régions seront plus que jamais éloignées des prises de décision qui les concernent », déplore Line Camerlain.
Un pas de plus vers la privatisation
Pour la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, il ne fait aucun doute que la réforme Barrette entraîne le réseau public de santé et de services sociaux encore plus loin sur la voie de la privatisation.
« La réforme n’augure rien de bon pour le personnel, notamment pour les infirmières et infirmiers, les infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires, et les inhalothérapeutes des régions. Il est évident que les besoins particuliers des régions et leurs réalités seront de moins en moins pris en compte dans ces nouvelles mégastructures créées par le gouvernement. En réalité, nous aurons un système public de moins en moins représentatif de sa population et dont le modèle de gestion ressemblera de plus en plus au secteur privé. Cela ressemble à une privatisation progressive de notre système public », dénonce Claire Montour.
La Côte-Nord parmi les régions championnes du recours au privé
De son côté, la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, a profité de la manifestation pour interpeller le président-directeur général du CISSS de la Côte-Nord, Marc Fortin, sur le dossier de l’embauche de main-d’œuvre indépendante dans la région.
« Au moment où l’on nous prêche l’austérité et où le gouvernement compresse les dépenses dans le réseau public, les établissements de santé de la Côte-Nord recourent de plus en plus à l’embauche de personnel provenant d’agences privées. Au cours de la dernière année seulement, ce sont dix millions de dollars qui ont été dépensés à cette fin sur la Côte-Nord. Ça n’a aucun sens et la région affiche l’un des taux de recours au privé parmi les plus élevés au Québec », constate Nathalie Savard.
Une gestion questionnable
Pour la leader syndicale, il ne fait aucun doute que la façon dont on gère les établissements de santé dans la région explique en partie cette situation problématique.
« Pendant qu’on dépense pour embaucher des gens venant du privé, nos membres, infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires, ainsi qu’inhalothérapeutes sont aux prises avec des problèmes liés à la pénurie de personnel, au temps supplémentaire élevé et obligatoire, de même qu’à un taux élevé d’absentéisme », relève Nathalie Savard.
Rencontre demandée avec Marc Fortin
Face à ces problématiques préoccupantes, la présidente du SIISNEQ-CSQ a d’ailleurs écrit, le 9 avril dernier, au PDG du CISSS de la Côte-Nord, Marc Fortin, afin de le rencontrer le plus rapidement possible pour faire le point sur la situation.
« La population de la région et nos membres ont déjà suffisamment souffert des restructurations et il est plus que temps d’agir. Il faut déployer, dans les plus brefs délais, une stratégie à mettre en place rapidement pour s’attaquer à la main-d’œuvre indépendante, au temps supplémentaire et à l’absentéisme », conclut Nathalie Savard.
Profil du SIISNEQ-CSQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec.