Montréal, le 23 mars 2021. – La Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) annonce que les membres de vingt-neuf des syndicats qui lui sont affiliés tiendront une première journée de grève le 30 mars 2021, conjointement avec les membres des syndicats affiliés aux deux autres fédérations du réseau collégial, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ). Il s’agira de la première journée de grève exercée dans le cadre des négociations en cours depuis plus d’un an dans le secteur public.

Cette journée de grève est annoncée alors que le gouvernement se refuse depuis de nombreux mois à remettre en question le cadre budgétaire rigide et nettement insuffisant qu’il propose pour négocier. Après avoir participé à près de cinquante rencontres de table de négociation sectorielle, lors desquelles la FPPC-CSQ a proposé de nombreuses solutions aux problèmes vécus dans les cégeps, après avoir amplement illustré comment plusieurs d’entre elles pourraient contribuer à résoudre les problèmes actuels du réseau collégial et à accroître la qualité de la formation collégiale, force est de constater que le gouvernement ne démontre aucune ouverture à une véritable discussion.

Les professionnelles et les professionnels des cégeps, trop souvent oubliés dans le discours politique, sont au cœur de la réussite des étudiantes et étudiants. Mentionnons les aides pédagogiques individuelles, les conseillères et conseillers d’orientation, les psychologues, les agentes et agents de service social, les travailleuses et travailleurs sociaux, les conseillères et conseillers en services adaptés, les conseillères et conseillers en adaptation scolaire et les conseillères et conseillers en information scolaire et professionnelle, toutes et tous impliqués directement dans le cheminement des étudiantes et étudiants, qui leur offrent des services de première importance pour les mener vers la réussite de leur projet d’études.

Les conseillères et les conseillers à la vie étudiante favorisent, quant à eux, leur engagement et leur sentiment d’appartenance en leur permettant de s’impliquer dans un nombre considérable d’activités dans leur milieu. Les conseillères et les conseillers pédagogiques et technopédagogiques, pour leur part, travaillent en étroite collaboration avec le personnel enseignant pour favoriser la qualité de l’enseignement. L’arrivée de la pandémie a permis de mettre en lumière plus que jamais leur contribution inestimable dans leurs milieux, alors qu’ils ont accompagné les enseignantes et enseignants dans le passage à la formation à distance depuis mars 2020. On ne saurait, par ailleurs, passer sous silence le rôle de premier plan qu’ont eu à jouer les analystes et les analystes spécialisés en informatique au cours de la dernière année, afin notamment de revoir l’organisation de l’enseignement et les infrastructures informatiques en lien avec l’enseignement à distance. Nous devons également souligner la capacité d’adaptation remarquable dont ont fait preuve les conseillères et conseillers en communication, les spécialistes en moyens et techniques d’enseignement, les bibliothécaires, les attachées et attachés d’administration, et les agentes et agents de la gestion financière, démontrant une fois de plus l’apport essentiel du personnel professionnel à la réalisation de la mission des cégeps.

« Le personnel professionnel a montré à quel point il était essentiel depuis le début de la crise sanitaire, en permettant aux cégeps de se réinventer et de maintenir la qualité des services et de la formation offerte. Il est plus que temps que leur contribution soit reconnue à sa juste valeur », affirme Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ.

À l’heure actuelle, plusieurs corps d’emploi professionnels demeurent sous-représentés dans les cégeps, notamment en raison de difficultés liées à l’attraction et à la rétention du personnel. C’est par exemple le cas pour les psychologues, ce qui entraîne des conséquences indéniables sur les services aux étudiantes et étudiants. Dans un contexte où la santé mentale de ces derniers a été mise à l’épreuve par la pandémie, plusieurs cégeps n’arrivent pas à leur offrir des services à la hauteur de leurs besoins en raison de difficultés de recrutement découlant directement de conditions salariales nullement concurrentielles. Il importe de mentionner que plus de 30 % des cégeps n’emploient aucun psychologue.

« Au cours des dernières années, le nombre d’étudiants en situation de handicap ou ayant des besoins particuliers a augmenté de manière considérable. Toutefois, il existe encore dans plusieurs cégeps des trous de service qui nuisent à leur réussite. Cela signifie que, dans bien des cas, ces étudiants n’ont pas accès à l’expertise professionnelle dont ils ont réellement besoin pour réussir leurs études et obtenir leur diplôme », explique Éric Cyr. « La FPPC-CSQ a proposé plusieurs solutions à cet enjeu crucial lors des rencontres de négociation. À ce jour, la partie patronale n’a retenu aucune de ces solutions, sans pour autant en proposer de son côté », conclut-il.

Face à l’impasse qui perdure depuis trop longtemps aux tables de négociation, le personnel professionnel n’a plus d’autre choix que de tenir une première journée de grève. Le message lancé au gouvernement est univoque : la balle est dans votre camp, et il est plus que temps que vous acceptiez de négocier réellement, pour que nous puissions trouver ensemble des solutions aux problèmes qui affectent directement les étudiantes et étudiants du réseau collégial.