Les maux de la langue

Prédire et prévoir

11 février 2021

Lorsqu’il est question d’avenir, lequel de ces deux verbes convient le mieux? L’Office québécois de la langue française nous l’explique bien. La première nuance se situe dans les éléments qui les composent. Dans prévoir, il y a voir alors que dans prédire, il y a dire. Dans les deux cas, on voit dans l’avenir, mais prédire implique en plus d’annoncer ce que l’on voit.

Ensuite, prédire est souvent employé pour des pronostics qui relèvent de l’intuition, du surnaturel, d’un sentiment prémonitoire. Il est aussi possible d’utiliser ce verbe lorsqu’il s’agit de projections basées sur la conjecture ou un raisonnement, et c’est ici qu’il pourrait être remplacé par le verbe prévoir (prédire ou prévoir un soulèvement, une crise, une guerre). Enfin, quand il est question de pronostics plus réalistes, rationnels ou scientifiques basés sur des calculs ou des statistiques, le verbe prévoir s’impose, verbe qui se prête d’ailleurs à d’autres emplois. Les noms dérivés de ces verbes, soit prédiction et prévision, illustrent bien la différence de sens qui existe. On n’a qu’à penser aux prédictions de l’horoscope et aux prévisions budgétaires.

Exemples :

Elle prédit l’avenir par la cartomancie.

Nous avions prédit la défaite de l’équipe locale.

Je prédis qu’il fera beau le jour de ta fête.

Ce n’est pas la première fois qu’ils prédisent la fin du monde.

Certains économistes avaient prédit (ou prévu) la récession.

Cette épidémie, nos spécialistes l’avaient prévue (ou prédite).

Nous prévoyons donc des pertes de 200 000 dollars pour le premier trimestre.

De la pluie est prévue pour aujourd’hui et demain dans le sud du Québec.

Cet hôpital prévoit vacciner 600 personnes par jour.

Elle n’avait pas prévu cette question.

Sa réaction était impossible à prévoir.

Saviez-vous que…?

Les expressions être de bon augure et être de mauvais augure (noter le masculin d’augure) sont suivies de la préposition pour alors que augurer bien et augurer mal sont suivies de la préposition de pour introduire un complément. On formulera alors un présage ainsi : « L’élection de ce président est de bon (mauvais) augure pour l’avenir » ou « L’élection de ce président augure bien (mal) de l’avenir