La CSQ multipliera ses interventions au cours de la prochaine année auprès du gouvernement Marois afin de réclamer la tenue d’un grand sommet sur la fiscalité pour étudier les moyens de financer équitablement et adéquatement les services publics, notamment nos réseaux publics d’éducation et de santé.

Montréal, le 4 janvier 2013. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) multipliera ses interventions au cours de la prochaine année auprès du gouvernement Marois afin de réclamer la tenue d’un grand sommet sur la fiscalité pour étudier les moyens de financer équitablement et adéquatement les services publics, notamment nos réseaux publics d’éducation et de santé.
Tel est l’un des principaux enjeux mentionnés aujourd’hui, en conférence de presse à Montréal, par la présidente de la CSQ, Louise Chabot, qui retiendra l’attention de son organisation syndicale au cours de la prochaine année.
Une rencontre urgente
Louise Chabot est catégorique : la volonté du gouvernement d’atteindre l’équilibre budgétaire à tout prix rend urgente la tenue d’un tel sommet.
« L’atteinte de l’équilibre budgétaire est impossible à moins que le gouvernement trouve de nouveaux revenus ou sabre les services publics. On ne peut échapper à l’un ou l’autre de ces scénarios. Malheureusement, sous la pression des milieux d’affaires, le gouvernement Marois s’est lui-même privé de nouveaux revenus en instaurant seulement l’un des deux nouveaux paliers d’imposition promis pour les hauts revenus et en omettant de réformer  la fiscalité sur les dividendes et les gains en capital. Il s’est également privé de revoir à la hausse les redevances minières et d’abolir la taxe santé », rappelle la présidente de la CSQ.
Des services publics sous pression
Louise Chabot ajoute que cela a eu pour conséquence d’exercer une pression importante sur les services publics afin de combler ce manque à gagner résultant du renoncement à la recherche de nouvelles sources de revenus.
« Cet exemple démontre bien que même si les Québécoises et les  Québécois ont élu un gouvernement social-démocrate le 4 septembre dernier, il est malheureux de constater que les gens d’affaires exercent encore une influence démesurée sur le pouvoir à Québec. D’ailleurs, les orientations budgétaires adoptées par ce même gouvernement ont été saluées ouvertement par les chambres de commerce », rappelle ironiquement Mme Chabot.
Des choix de société imposés… sans débat
La présidente de la CSQ ajoute « qu’à travers les choix budgétaires du gouvernement, ce sont également des choix de société qui sont faits au nom de tous, sans que nous ne les ayons endossés pour autant. Alors qu’il faudrait réinvestir massivement en éducation comme en santé, on impose plutôt de nouvelles compressions au risque d’empêcher nos réseaux de relever des défis pressants tels que l’alphabétisation, la lutte au décrochage scolaire, le dépistage précoce des élèves en difficulté, l’entretien des bâtiments, la diminution des listes d’attente dans les hôpitaux, l’amélioration des soins à apporter aux aînés, une meilleure accessibilité aux services de santé », analyse Mme Chabot.
« Le gouvernement se retrouvant à court de revenus et obligé de faire face à  des mieux nantis qui refusent de payer leur juste part, la tenue d’un grand sommet sur la fiscalité apparaît nécessaire », selon Louise Chabot.
Création d’un conseil économique, social et culturel demandée
Une autre demande importante, que la CSQ a l’intention de faire au gouvernement Marois au cours de l’année 2013, vise la mise sur pied d’un conseil économique, social et culturel, constitué d’un nombre égal de femmes et d’hommes, indépendant du gouvernement, sur lequel on retrouverait notamment des représentantes et représentants des milieux syndicaux et communautaires. Ce conseil aurait comme mandat d’effectuer des recherches, de produire des analyses, de discuter des enjeux et de soumettre au gouvernement des recommandations sur des sujets d’intérêts économique, culturel et social touchant  le développement du Québec.
« Les milieux d’affaires et certains lobbys de droite exercent une influence disproportionnée dans notre société qui est malsaine pour le bien commun. En effet, l’avenir économique et social d’un peuple ne peut pas et ne doit pas être dicté par les seuls intérêts de l’économie et de la finance. La création d’un tel conseil, prenant en compte d’autres intérêts, permettrait de rééquilibrer les influences agissant sur le pouvoir gouvernemental, pour le bien-être du plus grand nombre », constate Louise Chabot.
Une croissance économique profitable à tous
Pour la CSQ, les responsabilités de l’État en matière économique ne se limitent pas uniquement à créer des conditions favorables à la croissance économique, comme le réclament les milieux d’affaires, mais également à mettre en œuvre des mesures permettant de réduire les inégalités de revenus, comme le relèvement du salaire minimum, une meilleure intégration des personnes immigrantes et la réduction de la précarité d’emploi.
« Une croissance économique qui ne profite qu’à une seule classe sociale, une minorité d’individus déjà privilégiés, et qui creuse encore plus les écarts entre elle et la majorité n’est certainement pas souhaitable. Une telle croissance n’engendre que plus d’inégalités et d’injustices sociales. C’est pourquoi le gouvernement doit dépasser le simple discours de la nécessité de créer de la richesse, pour assurer le partage et la redistribution la plus large possible de cette richesse, en obligeant les entreprises à créer des emplois décents et de qualité s’adressant autant aux femmes qu’aux hommes, en exigeant des compagnies qui exploitent nos ressources naturelles, notamment dans le cadre du Plan Nord, à également transformer au Québec une part substantielle de celles-ci et à bâtir ainsi une économie en croissance pour le mieux-être de tous », plaide Louise Chabot.
L’économie au service des personnes
La présidente de la CSQ termine en rappelant que « l’économie doit être au service des personnes et non l’inverse. En ce sens, le gouvernement doit contribuer à créer de l’emploi, à assurer une meilleure intégration des personnes immigrantes, à réduire la précarité et à lutter contre les inégalités sociales. Un tel conseil pourrait le guider vers l’atteinte de ces objectifs fondamentaux pour le bien-être collectif ».
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.