Montréal, le 17 novembre 2020. – En réaction au Plan pour une économie verte 2030 (PEV) dévoilé hier par le gouvernement du Québec, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) trouve certaines initiatives intéressantes, mais juge néanmoins que les mesures s’avèrent, dans leur totalité, insuffisantes pour répondre à l’urgence climatique. Au terme du plan qui a été déposé, la population québécoise sera toujours confrontée à un défi de taille pour assurer sa survie à long terme devant les changements climatiques.
La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, trouve que le plan qui a été déposé est incomplet pour engager le Québec dans une lutte sérieuse contre les changements climatiques. Bien qu’elles constituent une partie de la solution, les mesures présentées ne permettront pas de répondre, à elles seules, à l’urgence climatique. « La hauteur du défi qui se présente à l’espèce humaine ne semble pas encore pleinement prise au sérieux par le gouvernement du Québec, qui se fie encore au bon vouloir des entreprises et des particuliers. Alors que ça fait déjà près de 30 ans que l’on sensibilise, que l’on éduque et que l’on mobilise pour un monde plus écologique, le constat est que c’est insuffisant pour répondre au défi qui est devant nous. Les jeunes nous le disent depuis longtemps et appellent les gouvernements aux actions. Encourager les bonnes actions est un pas dans la bonne direction, mais il faudra, un jour, que le gouvernement ait le courage de sévir à l’endroit des grands pollueurs plutôt que de leur laisser le champ libre. On attend encore que le gouvernement du Québec affiche clairement son parti pris dans la lutte contre les changements climatiques », explique Sonia Ethier.
De son côté, Anne Dionne, vice-présidente de la CSQ, note que le plan qui a été annoncé reporte encore dans le temps l’objectif d’un Québec carboneutre. Si elle accueille favorablement la mise en place de différentes mesures comme la conversion des bâtiments institutionnels à l’électricité, l’électrification de 25 % des camionnettes du gouvernement et de 65 % des autobus scolaires, elle considère également que les sommes globales allouées sont insuffisantes pour permettre au gouvernement de s’engager pleinement dans la lutte aux changements climatiques. « Les services publics sont un levier important pour aider le gouvernement à atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre, mais le PEV ne prévoit rien pour soutenir les travailleuses et les travailleurs de ce secteur qui tentent déjà d’améliorer l’empreinte carbone de leurs milieux de travail dans une perspective de transition juste. Tout autant, il faut noter le décalage entre les travaux des grands chantiers initiés par le gouvernement dans les derniers mois et le PEV qui a été annoncé hier. Le Québec mériterait d’avoir une approche systématique et cohérente dans la protection de l’environnement et la lutte aux changements climatiques », lance Anne Dionne.