« Philippe Couillard a terminé l’année 2016 en s’autoproclamant sauveur du Québec. La réalité est bien différente, car s’il n’en tient qu’aux actions posées par son gouvernement depuis qu’il est au pouvoir, c’est plutôt le démolisseur de nos services publics. Et ce n’est pas un remaniement ou un discours inaugural qui va nous faire oublier son bilan catastrophique. »

Montréal, le 3 janvier 2017. – « Philippe Couillard a terminé l’année 2016 en s’autoproclamant sauveur du Québec. La réalité est bien différente, car s’il n’en tient qu’aux actions posées par son gouvernement depuis qu’il est au pouvoir, c’est plutôt le démolisseur de nos services publics. Et ce n’est pas un remaniement ou un discours inaugural qui va nous faire oublier son bilan catastrophique. »
C’est en ces termes que la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, a ouvert sa première conférence de presse de l’année 2017, visant à faire le point sur les priorités de son organisation pour les prochains mois. « Pour la CSQ, le règne de Philippe Couillard est loin d’être celui d’un sauveur. À nos yeux, le mot d’ordre depuis son arrivée au pouvoir est plutôt sauve qui peut, car ses politiques d’austérité n’ont épargné à peu près personne et leurs effets continueront de se faire sentir en 2017 et même au-delà », soutient-elle.
Des compressions difficiles à oublier
La présidente de la CSQ rappelle que le gouvernement Couillard a accéléré l’opération de démolition de nos services publics déjà initiée par ses prédécesseurs libéraux.
« En effet, en éducation, nous parlons de 900 millions de compressions, 425 millions en enseignement supérieur, plus de 350 millions en petite enfance et, le comble, plus de 2 milliards en santé et services sociaux. Après avoir ainsi charcuté l’ensemble des services à la population, Philippe Couillard a le culot de se vanter que son gouvernement a accumulé un surplus de 1,7 milliard de dollars » s’indigne-t-elle.
Rappelons qu’en réalité, c’est un surplus de 3,6 milliards de dollars qui a été dégagé en 2015-2016 et le gouvernement est en voie de faire de même en 2016-2017 avec des surplus de 2,7 milliards après seulement six mois. « Nous avons toujours dit qu’il est possible d’avoir des finances publiques saines tout en finançant adéquatement les services publics. Le bilan du gouvernement Couillard, c’est plutôt un déséquilibre total : compromettre les services à la population pour dégager d’immenses surplus. C’est totalement irresponsable! », dénonce Louise Chabot.
Le « grand coup » attendu de pied ferme
Dans ce contexte, la CSQ attend de pied ferme le « grand coup » que projette de frapper Philippe Couillard en ce début d’année pour relancer son gouvernement après des élections partielles plutôt décevantes pour les libéraux.
« Ce n’est pas parce que le gouvernement a remisé sa cassette de l’austérité et qu’il s’est soudainement mis en mode consultation que, par magie, les effets de ses politiques vont soudainement s’évanouir. Nous réclamons que les surplus engrangés sur le dos des plus vulnérables, des assistés sociaux, des patients, des tout-petits, des élèves, des travailleuses et travailleurs du secteur public et de la population en général soient réinvestis dans nos services publics qui en ont grandement besoin », ajoute la présidente de la CSQ.
Un ministre qui doit assumer ses responsabilités
Dans le même esprit, après avoir exprimé son point de vue tant dans les consultations régionales que nationale, la CSQ espère que le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, assumera ses responsabilités : « Il doit livrer dans les prochains mois une politique nationale sur la réussite éducative fort attendue qui favorise notamment l’égalité des chances et tient compte de l’expertise de celles et ceux qui font l’école quotidiennement. »
Gaétan Barrette sévèrement critiqué
En santé, la Centrale demeure très critique envers un ministre qui se complaît dans la politique spectacle. « Gaétan Barrette a fait plus de tort que de bien à notre réseau public pendant que nos membres supportent ce réseau depuis plusieurs années dans des conditions de plus en plus difficiles. Voilà les vrais sauveurs », de dire Louise Chabot.
Une politique familiale à faire revivre
En petite enfance, la présidente de la CSQ croit que là encore, le réseau public, tant en CPE qu’en milieu familial, doit être défendu. « Il faut revenir à une contribution unique, réduite et universelle. C’est le premier maillon fort de l’éducation et le gouvernement doit le financer et le soutenir comme il se doit », clame la leader syndicale.
Des luttes à poursuivre
En terminant, Louise Chabot réitère que la CSQ a bien l’intention d’être de toutes les luttes en 2017, revendiquant une société plus égalitaire et plus solidaire. « Notre monde devient de plus en plus insécure et périlleux pour les travailleuses et travailleurs. Les pertes d’emplois se multiplient pendant que de nombreuses personnes qui conservent leur emploi se voient imposer des conditions de travail de plus en plus difficiles et des salaires de moins en moins décents. Nous avons le devoir, comme organisation syndicale, de lutter pour que les choses changent », conclut la présidente de la CSQ.
Dossiers prioritaires pour la CSQ en 2017

  • Réinvestissements dans les services publics
  • Politique sur la réussite éducative
  • Défense du réseau de services de garde à la petite enfance
  • Négociations dans les CPE
  • Assurer l’accès à des services en région
  • Campagne 5-10-15
  • Consultation sur le Régime des rentes du Québec
  • Dossier des clauses de disparité de traitement
  • Contrer la privatisation du système de santé
  • Équité salariale

Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.