Montréal, le 28 novembre 2013. – L’étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiée ce matin, démontre que le salaire du personnel des services publics québécois tire toujours de l’arrière par rapport à l’ensemble des salariés de la province. Pire encore, la situation se dégrade. Entre 2009 et 2013, le retard de la rémunération globale, par rapport aux autres salariés québécois, a plus que doublé, passant de 3,7 % à 8,3 %. La différence salariale entre les employés de l’administration publique et les employés du secteur privé syndiqué s’est accrue dans la même proportion au cours de ces mêmes années, passant de 10 % à 20,7 %. Dans les deux cas, il s’agit d’une progression alarmante pour le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).
Ainsi, les salaires versés aux employés de l’État québécois, dans le réseau de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de la fonction publique et parapublique, sont inférieurs de 11,7 % par rapport à l’ensemble des autres salariés de la province. Selon l’ISQ, le retard salarial des employés de l’État par rapport au secteur privé syndiqué est de 20,3 %, un écart inacceptable pour le SISP.
Au chapitre de la rémunération globale, qui tient compte des avantages sociaux, le retard de l’administration publique se chiffre à 8,3 % par rapport aux autres salariés québécois, et à 20,7 % en comparaison avec le secteur privé et syndiqué.
« Que ce soit les professionnels, les employés de bureau, les techniciens ou les ouvriers, tous accusent un retard salarial en comparaison avec le privé. Cet écart est dramatique du côté des ouvriers du secteur public puisqu’il atteint plus de 30 %. Le Conseil du trésor, qui avait donné à un comité spécial le mandat de trouver des solutions, ne doit pas attendre la prochaine négociation afin d’agir », déclare la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.
Un redressement nécessaire
Ces constats accablants éloignent des préjugés tenaces entretenus à longueur d’année par des groupes de droite qui ne ratent pas une occasion de dépeindre les employés de l’État québécois comme des « privilégiés » et des « gras dur ». Tout au contraire, le déclin des conditions de travail du secteur public québécois est bel et bien réel, cela devrait inquiéter et interpeller le gouvernement.
« Avec le recours accru à la sous-traitance, les transferts de mandats au privé, le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et les autres compressions de tous ordres, le gouvernement est en train de dépouiller l’État de la capacité de s’acquitter de ses missions. Dans plusieurs secteurs, les besoins de main-d’œuvre sont criants et, dans de telles conditions, nous éprouverons de plus en plus de difficultés à recruter et à retenir du personnel de pointe. Pour assurer l’avenir de nos services publics, le gouvernement doit s’engager dès aujourd’hui à redresser les conditions salariales de tous ses employés », conclut la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.
Un régime de retraite public économique
L’idée répandue que le personnel œuvrant dans les services publics québécois est favorisé par de supposés « avantages sociaux confortables » ne résiste pas à l’épreuve des faits. Ainsi, les régimes de retraite, les assurances et les congés payés qui sont accordés aux employés du public coûtent 3 % de moins que ceux reçus par l’ensemble des autres salariés syndiqués.
Enfin, l’étude démontre que le principal régime de retraite du secteur public, le RREGOP, est un régime à prestation déterminée efficace qui coûte moins cher au gouvernement : 6,6 % de sa masse salariale contre 12,6 % pour celle des employeurs privés syndiqués.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 285 000 membres issus de quatre organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.