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Pénurie, surcharge et violence : des sujets abordés dans le Bas-Saint-Laurent

24 mai 2023

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses syndicats affiliés de la région du Bas-Saint-Laurent ont fait le point, le 24 mai 2023, sur les conditions de travail des personnels du réseau scolaire, de la petite enfance et du collégial. 

En conférence de presse, le président de la CSQ, Éric Gingras, a rappelé que l’attraction et la rétention du personnel sont des enjeux qui affectent nos réseaux publics : « Il faut améliorer les conditions d’exercice de celles et de ceux qui enseignent, éduquent, soutiennent, accompagnent, prennent soin, etc. Le message des membres que nous représentons est très clair : ils manquent d’air, de temps, de moyens, de soutien. Il faut être en mesure d’apporter des changements significatifs dans leur quotidien, et ça passe nécessairement par les négociations du secteur public en cours. »

Le président a ajouté que les enjeux liés à la pénurie de personnel ont des répercussions sur l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des différents réseaux et qu’il est essentiel de ne pas négliger certains emplois au détriment d’autres.

La problématique de la violence est aussi un sujet important abordé en conférence de presse. « À la CSQ, c’est un dossier qui nous préoccupe hautement parce que les membres en parlent beaucoup. Et pas uniquement dans les écoles. Ce qu’ils vivent n’est pas normal, et il faut se parler collectivement de la violence. De toute évidence, quand on dit que ce doit être tolérance zéro, on ne s’entend pas précisément sur ce qu’il en est. Et pourtant, tous les leviers pour agir sont là. C’est une question de sensibilisation et de banalisation », a déclaré Éric Gingras.

Des pénuries aux conséquences néfastes 

Les centres de services scolaires du Fleuve-et-des-Lacs et de Kamouraska–Rivière-du-Loup sont confrontés aux mêmes défis que l’ensemble du Québec : les difficultés d’attraction et de rétention du personnel, la hausse du nombre d’élèves en difficulté et la présence croissante de la violence.

« Dans nos classes, nous accueillons chaque année de plus en plus d’élèves handicapés et d’élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, a mentionné la présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ), Natacha Blanchet. Ces jeunes ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit, faute de personnel enseignant et professionnel. Par surcroît, même chez les plus jeunes, nous constatons de plus en plus d’épisodes de violence. Si on ne nous donne pas les moyens d’intervenir, notamment auprès des plus jeunes, les problèmes vont s’aggraver avec l’âge et devenir de plus en plus difficiles à traiter. Le Bas-Saint-Laurent mérite de donner à ses jeunes une éducation adaptée et exempte de violence. »

Difficultés de recrutement et d’attraction-rétention

Les cégeps du Bas-Saint-Laurent font face à des enjeux de recrutement d’étudiantes et d’étudiants et d’attraction et de rétention de personnel.

Président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), Youri Blanchet a exprimé sa préoccupation en déclarant que, « malgré nos importants efforts, nous peinons à remplir plusieurs de nos classes, notamment dans des programmes spécialisés, à fort taux d’emploi. Ces difficultés, en termes d’inscriptions aux cours, se traduisent par une augmentation marquée de la tâche des enseignantes et enseignants des programmes à faibles effectifs, car ils doivent multiplier les activités de recrutement des étudiants pour assurer la survie de leur programme ».

De plus, la surcharge de travail et les problèmes d’attraction et de rétention du personnel professionnel se font ressentir. « Les conditions offertes dans le réseau sont moins intéressantes que dans le privé. Si nous voulons attirer et retenir notre monde, il faut changer ça », a mentionné Youri Blanchet.

Le président de la FEC-CSQ a ajouté que le nombre élevé de révisions de programmes en même temps provoque une surcharge pour les professionnels. « Ceux-ci déplorent également les difficultés qu’ils rencontrent pour avoir accès à du perfectionnement, faute de budget. »

Petite enfance : des postes à combler et des enfants en attente 

En petite enfance, il existe aussi une pénurie de main-d’œuvre dans le Bas-Saint-Laurent. Au total, 65 postes de responsables en service éducatif en milieu familial sont à combler pour répondre aux besoins des familles de la région.

À ce jour, 790 enfants sont en attente d’une place en CPE ou en milieu familial. « Le manque de places en milieu familial a des conséquences concrètes sur les familles et tout particulièrement sur les mères qui ne peuvent pas retourner au travail », a déclaré la présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial Bas-St-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (ADIM BSLGIM-CSQ), Kathy Côté.

Les créations de places sont nettement insuffisantes pour répondre à la demande. Résultat? Des familles de la région se privent de revenus qui seraient particulièrement bienvenus en cette période d’inflation galopante.

« Lors des prochaines négociations, nous allons très certainement revendiquer une amélioration de nos conditions salariales, notamment, afin de rendre notre profession plus attractive et retenir le personnel en place », a-t-elle conclu.

Voyez le reportage diffusé à TVA: