L’AREQ-CSQ se montre perplexe face à la nouvelle réforme des structures dans le réseau de la santé annoncée par le gouvernement libéral, dans le cadre du projet de loi 10.

Québec, le 26 septembre 2014. – L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) se montre perplexe face à la nouvelle réforme des structures dans le réseau de la santé annoncée par le gouvernement libéral, dans le cadre du projet de loi 10. L’AREQ se demande en quoi cette réforme améliorera les services directs à la population, par exemple les soins de première ligne ou encore les soins à domicile.
« Encore une fois, on brasse les cartes. Il est question de fusions et de gouvernance. On nous promet des économies, moins de bureaucratie. Mais les services à la population, dans tout ça ? Combien de personnes de plus auront accès à un médecin de famille ? Combien de personnes aînées de plus auront accès à des services à domicile ? Le projet de loi 10 ne répond à aucune de ces questions. On place les structures au centre de la discussion, alors qu’on devrait plutôt s’intéresser aux gens qui donnent des soins et à ceux qui en reçoivent. En fin de compte, c’est la population qui subira les séquelles de la ʺstructuriteʺ aiguë dont sont atteints nos politiciens », a souligné le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.
À cet égard, l’AREQ rappelle qu’il y a quelques jours à peine, le Commissaire à la santé et au bien-être rendait public un rapport selon lequel 60 % des visites à l’urgence auraient pu être évitées si les gens avaient eu davantage accès à des soins de première ligne. Le Commissaire plaidait pour une réorganisation des services. Le projet de loi 10 ne répond pas à cette préoccupation.
Centralisation et politisation
L’AREQ s’inquiète par ailleurs des risques de centralisation abusive amenés par le projet de loi 10. En effet, le ministre de la Santé se voit accorder une série de pouvoirs, notamment celui de nommer directement les membres des conseils d’administration et les dirigeants des nouvelles entités régionales, les CISSS. Il pourra même intervenir dans la gestion des établissements.
« Ça fait beaucoup de pouvoir dans les mains d’une seule personne. Nous souscrivons au principe de l’imputabilité, mais en même temps, il y a un risque d’abus de pouvoir et même de politisation du système de santé. Il a beaucoup été question des nominations partisanes ces derniers temps. La population décrie ce genre de pratique, il ne faudrait pas que le projet de loi 10 les encourage », a ajouté M. Côté.
Enfin, l’AREQ craint les effets pervers d’une fusion de l’ensemble des établissements d’une même région. Au sein d’une région administrative, qui couvre parfois des centaines de kilomètres, il existe des réalités particulières et des besoins propres à certaines communautés, qui sont actuellement pris en compte par les différents CSSS, eux-mêmes issus de fusions d’établissements. « En fusionnant ce qui était déjà fusionné, nous craignons que le projet de loi 10 balaie sous le tapis des réalités locales. C’est préoccupant pour les personnes aînées en région », a conclu le président de l’AREQ.
Profil de l’AREQ
Fondée en 1961, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) regroupe plus de 56 000 personnes aînées partout sur le territoire québécois. L’AREQ est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).