Les maux de la langue

Nouvelle année, nouveaux mots

12 janvier 2023

Parmi les termes qui ont émergé depuis peu en français pour dépeindre de nouveaux maux, on trouve :

Fantomisation

Ce néologisme vise à remplacer son équivalent anglais : ghosting. Lorsqu’une personne ne répond plus à nos textos, à nos appels et à nos tentatives de la joindre par Facebook ou autre, nous sommes victimes de ce phénomène. Elle utilise alors une technique de rupture qui consiste littéralement à se transformer en fantôme et qui permet de mettre fin à une relation amoureuse ou amicale tout en évitant la confrontation. Il est à remarquer que l’accent circonflexe sur le o de fantôme n’apparait pas sur les mots fantomisation et fantomiser, puisque la syllabe qui suit cette lettre ne contient pas de e muet.

Infobésité

Mot-valise formé, on le devine bien, à partir d’information et d’obésité, cette invention purement québécoise s’utilise pour faire référence à la surcharge d’information générée par les réseaux sociaux, les technologies numériques et les chaines d’information continue, notamment. Cette trop grande quantité d’information peut être difficile, voire impossible à traiter, amener perte de temps, fatigue mentale, isolement et même nuire à une prise de décision rationnelle. Surinformation en est un synonyme.

Naviguerrance

Cette tendance a un lien avec l’infobésité, car il s’agit du labyrinthe dans lequel on s’engouffre lors d’une recherche sur le Web. On reconnait ici les termes naviguer et errance ayant servi à former ce mot-valise qui s’emploie lorsque, au fil de notre navigation, on aboutit sur un site n’ayant aucun lien avec notre sujet de départ, sujet dont on ne souvient plus. Il remplace le terme anglais wilfing, acronyme de « What was I looking for? » (Qu’est-ce que je cherchais déjà?), qui illustre bien cette forme de vagabondage. On peut parler aussi de cybererrance et de cyberdérive.

Saviez-vous que…?

Parmi les néologismes servant à dépeindre des réalités bénéfiques, on compte bureau plein air. Proposé par l’Office québécois de la langue française en 2022, il désigne l’activité qui consistera, dans quelques mois, à télétravailler ou à cotravailler à l’extérieur, hors des lieux conventionnels cloisonnés. Lorsqu’on travaille avec un portable dans un parc, sur une terrasse ou un balcon, ou qu’on profite d’aménagements en milieux urbains ou naturels offrant abri, électricité et connectivité, on fait du bureau plein air. Ce terme sert aussi à décrire les installations où cette activité a lieu. Connaitra-t-il la popularité de l’activité elle-même?