Sous les cris « Nos conditions de travail ne sont pas un cadeau, il faut que ça change maintenant! », une délégation d’une quarantaine de membres de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et de ses syndicats du secteur public a manifesté, ce matin, devant le bureau du premier ministre François Legault, à Montréal.

À une semaine de la fête de Noël, la CSQ voulait rappeler au premier ministre que ses 125 000 membres du secteur public en ont plus qu’assez de conditions de travail inacceptables qui condamnent un grand nombre d’entre eux à l’épuisement et à la maladie.

« Nous invitons le premier ministre à profiter de ce Noël plus tranquille pour prendre le temps de réfléchir à la réalité à laquelle sont confrontés, chaque jour, dans leur milieu de travail, les personnels de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé. Ces travailleuses et ces travailleurs ont l’avenir des élèves et des étudiants du Québec entre leurs mains et s’occupent des personnes malades et souffrantes sans obtenir, en retour, la reconnaissance et les conditions de travail auxquelles elles ont droit », dénonce la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.

Une situation sur le point d’exploser

Cette dernière précise que les membres de la CSQ ne demandent pas de cadeau, mais seulement ce qui leur revient de plein droit.

« Il aura fallu une pandémie pour que le gouvernement réalise à quel point la situation est sur le point d’exploser dans le secteur de la santé. Mais ça ne va guère mieux dans les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur. La charge de travail trop lourde, la pénurie de personnel, la précarité des emplois et les salaires insuffisants affectent de plus en plus le moral des travailleuses et des travailleurs. Au point de vue des salaires, les employés du gouvernement du Québec reçoivent 9 % de moins que leurs collègues des autres services publics. Pas surprenant qu’on ait de la misère à retenir le monde et à attirer une relève », explique Sonia Ethier.

Réveillez-vous, Monsieur Legault!

La présidente de la CSQ a profité de la manifestation d’aujourd’hui pour demander au premier ministre de se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.

« La pandémie a empiré l’état de nos conditions de travail. On voyait déjà des gens tomber malades en grand nombre. Aujourd’hui, c’est encore pire. Réveillez-vous, Monsieur Legault! Ça fait des années que les employés de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé endurent cette situation honteuse. N’attendez pas qu’il n’y ait plus assez de personnel pour assurer les services! Vous devez agir maintenant », de dire Sonia Ethier.

Des offres sérieuses qui tardent trop

La leader syndicale a de plus prévenu le premier ministre qu’il est plus qu’urgent de donner le mandat à ses négociateurs de faire des offres sérieuses aux syndicats. « Les négociations piétinent depuis des mois. C’est ridicule. La patience que nous avons démontrée en 2020 ne sera plus là en 2021. Partout au Québec, nos membres se mobilisent pour la grève, et le gouvernement aurait intérêt à tendre l’oreille à leurs revendications. »

Des souhaits pour inspirer le premier ministre

La manifestation de la CSQ s’est d’ailleurs terminée avec le dépôt, devant le bureau du premier ministre, de centaines de souhaits des Fêtes rédigés par les syndiqués de la Centrale à l’intention du premier ministre François Legault. « Ce dernier serait bien avisé de prendre le temps de les lire au cours de la période des Fêtes afin de s’en inspirer pour commencer la nouvelle année avec de bonnes résolutions », de conclure Sonia Ethier.