Le refus des enseignantes et enseignants de la FSE-CSQ d’augmenter le nombre d’heures travaillées chaque semaine à l’école et de perdre une part de leur autonomie professionnelle s’est exprimé ce matin à l’aide d’une banderole géante installée à la sortie du pont Jacques-Cartier à Montréal, de même que deux autres à Québec, à la sortie du pont Pierre-Laporte et sur l’autoroute Dufferin-Montmorency.

Montréal, le 13 mars 2015. – Le refus des enseignantes et enseignants de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) d’augmenter le nombre d’heures travaillées chaque semaine à l’école et de perdre une part de leur autonomie professionnelle s’est exprimé ce matin à l’aide d’une banderole géante installée à la sortie du pont Jacques-Cartier à Montréal, de même que deux autres à Québec, à la sortie du pont Pierre-Laporte et sur l’autoroute Dufferin-Montmorency. Il est clair que les enseignantes et enseignants déjà surchargés n’acceptent pas de faire les huit heures additionnelles de tâche assignée à l’école, demandées par la partie patronale, en repoussant à l’extérieur le travail de correction et de préparation de cours qui leur est actuellement reconnu.
Au terme d’une consultation rapide effectuée auprès de quelques milliers d’enseignantes et enseignants du Québec, la FSE-CSQ rappelle que ceux-ci font déjà bel et bien, dans les faits, plus de 40 heures par semaine, et que cette tâche se complexifie au fil des ans. Suivis d’élèves, élaboration des plans d’intervention, préparation des cours, correction des travaux, mise à jour du matériel, recherches, concertation entre divers intervenants et intervenantes et accomplissement de nombreuses tâches administratives sont autant d’activités qui occupent activement les enseignantes et enseignants quand ils ne sont pas en classe.
Huit heures de plus
Dans le cadre de la présente négociation, non seulement la partie patronale veut augmenter de trois heures le temps de présence physique à l’école (de 32 à 35 heures), mais elle souhaite également mettre fin aux cinq heures de temps de travail de nature personnelle de l’enseignante ou de l’enseignant pour lui substituer une tâche assignée par la direction. En plus d’attaquer directement son autonomie, ces deux éléments combinés ajoutent donc l’équivalent de 8 heures de travail au personnel enseignant. La semaine actuelle de travail, dont la charge dépasse déjà les 40 heures, pourrait ainsi être augmentée au-delà de 48 heures ! Cette demande est tout simplement inacceptable pour la FSE-CSQ.
Cri d’alarme
« Selon les dernières études, pas moins de 22 % des enseignantes et enseignants vivent un degré d’épuisement élevé et 31 % présentent un niveau d’épuisement moyen. Autre donnée inquiétante, près d’un enseignant sur cinq quitte la profession dans les cinq premières années de pratique. C’est un véritable cri d’alarme qui doit être entendu ! », a déclaré Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
« Force est de constater que les enseignantes et enseignants ont besoin de plus de temps à eux pour accomplir les tâches qu’ils estiment nécessaires, de même que plus de soutien pour y arriver. Les dirigeantes et dirigeants scolaires doivent comprendre ce message et faire passer les élèves, le personnel enseignant et la réussite avant l’austérité et les tâches administratives. On ne peut tout simplement pas en ajouter dans le panier des enseignantes et enseignants », a-t-elle ajouté.
Rappelons que le contrat de travail des enseignantes et enseignants vient à échéance le 31 mars et que ceux-ci ont reçu des demandes patronales qui veulent faire reculer le réseau scolaire de plusieurs années. En plus de vouloir augmenter leur tâche, la partie patronale demande notamment d’augmenter la taille des groupes et d’en revoir leur composition pour ne plus tenir compte des difficultés des élèves.
Profil de la FSE
La Fédération des syndicats de l’enseignement regroupe 35 syndicats représentant plus de 62 000 enseignantes et enseignants de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres des enseignantes et enseignants de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT). Ensemble, elles représentent quelque 70 000 enseignantes et enseignants de commissions scolaires.