Kuujjuaq, le 26 octobre 2017. – Des membres de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) ont profité du passage du premier ministre, Philippe Couillard, à Kuujjuaq aujourd’hui pour lui demander de faire débloquer la négociation pour le renouvellement de leur convention collective qui traîne depuis plus de deux ans.
Les membres du personnel de la Commission scolaire Kativik comptent d’ailleurs parmi les rares employés syndiqués du secteur public au Québec à ne pas avoir signé leur convention collective 2015-2020. Une situation inacceptable qui devient de plus en plus difficile pour les membres de l’AENQ-CSQ (personnel enseignant et de soutien) et du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Ouest de Montréal (SPPOM-CSQ).
La réussite des élèves du Nord affectée
Cette impasse dans les négociations a des conséquences pour les élèves du Nord du Québec qui ne reçoivent pas tout le soutien dont ils auraient besoin pour leur permettre de réussir leurs études. En effet, les principales revendications syndicales visent à augmenter significativement l’aide aux élèves en difficulté.
« Notre message est clair : le gouvernement doit passer de la parole aux actes en ce qui a trait à l’éducation en territoire inuit et autochtone. Il ne faut pas se contenter de vœux pieux dans une politique de la réussite éducative. C’est maintenant qu’il doit agir », a fait savoir Larry Imbeault, président de l’AENQ-CSQ.
Pour sa part, la présidente du SPPOM-CSQ, Carolane Desmarais, renchérit en mentionnant que la mauvaise foi manifestée par la Commission scolaire Kativik a assez duré. « Ce sont le personnel et les élèves qui font les frais de cette négociation qui n’aboutit pas. Le premier ministre doit être ferme et rappeler aux dirigeants de la commission scolaire leurs responsabilités », explique-t-elle.
Pertes financières importantes
L’AENQ-CSQ précise que chaque jour qui passe, les membres sont pénalisés financièrement, puisqu’ils ne bénéficient pas des augmentations salariales accordées aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public et qu’ils n’auront pas droit à un rattrapage tant et aussi longtemps que leur nouvelle convention ne sera pas signée. Les employés du Nord québécois ont la désagréable impression d’être traités en citoyens de seconde zone par le gouvernement du Québec et la Commission scolaire Kativik.
Les représentants de l’AENQ-CSQ ont donc demandé à Philippe Couillard de prendre les mesures nécessaires pour hâter cette négociation qui a suffisamment traîné en longueur.
Rappelons qu’une décision du Tribunal administratif du travail (TAT) a été rendue à l’automne 2016, confirmant la mauvaise foi de la partie patronale et l’obligeant à négocier de bonne foi, sans action dilatoire.
Profils
L’AENQ-CSQ est une association syndicale qui regroupe le personnel enseignant et le personnel de soutien des commissions scolaires Crie et Kativik, le personnel enseignant de deux écoles Atikamekw et d’une école innue en plus des travailleuses et travailleurs de deux CPE d’Eeyou Istchee. Elle compte plus de 1 600 membres travaillant dans les 9 communautés cries d’Eeyou Istchee et les 14 communautés inuites du Nunavik, ainsi qu’à Wemotaci, Opitciwan, Lac-John-Matimekush, Montréal, Gatineau et Saint-Jérôme.
Le Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de l’Ouest de Montréal (SPPOM-CSQ) représente près de 600 professionnelles et professionnels des commissions scolaires Kativik, Marguerite-Bourgeoys et des Trois-Lacs.
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec.