Québec, le 10 mai 2021. – Devant l’ultimatum de « 2 à 3 semaines » donné par le premier ministre du Québec, François Legault, pour régler les négociations du secteur public, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du secteur public plaident pour que le gouvernement débloque les mandats et les moyens pour conclure une vraie négociation permettant de régler les nombreux problèmes vécus par le personnel des établissements scolaires, de santé et des cégeps, où l’on compte une majorité de femmes en emploi. Pour illustrer son message à savoir que la négociation n’est pas terminée malgré des offres à coucher dehors, la CSQ a organisé un campement symbolique avec une autocaravane et des équipements de camping devant le Conseil du trésor à Québec.

Équipés de chaises de camping et de sacs de couchage, les membres de la CSQ répètent une nouvelle fois qu’ils sont plus que prêts pour une vraie négociation visant le rehaussement de leurs conditions de travail et qu’ils attendent toujours un signal du Conseil du trésor en ce sens. « Monsieur Legault et Madame LeBel : on attend encore pour une vraie négociation permettant aux milliers de femmes et d’hommes œuvrant dans les services publics d’être reconnus à leur juste valeur. Mais pour y arriver, ça vous prendra de vrais mandats, qui vont au-delà de l’opération de relations publiques comme celle réalisée récemment. La dernière chose dont les milliers de personnes œuvrant quotidiennement auprès des élèves, des étudiants et des patients ont besoin, ce sont des ultimatums qui n’améliorent pas les conditions de travail. En pleine période de pénurie et de pandémie, les 120 000 travailleuses et travailleurs que nous représentons portent plus que jamais les réseaux à bout de bras, mais ils doivent pouvoir suffire à la tâche. Il est urgent d’avoir des conditions de travail pour attirer la relève et pour garder en poste ceux qui s’y engagent avec beaucoup de professionnalisme, tous les jours », a rappelé Mme Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

Une solution à l’obsession de François Legault

S’appuyant sur les aveux du premier ministre qui, devant le Conseil du patronat du Québec, s’est dit « obsédé » par le rehaussement du salaire de la classe moyenne et le fait que des personnes gagnant en bas de 56 000 dollars « empire son problème », la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, rappelle par ailleurs au gouvernement que le revenu annuel moyen de l’ensemble du personnel des secteurs public et parapublic est de 44 000 dollars, un retard de 9,2 % sur tous les autres salariés du Québec. En comparaison avec l’Ontario, le personnel des services à la population du Québec a un salaire 8 % plus bas en moyenne, même après correction du pouvoir d’achat. « Le premier ministre sait-il seulement de quoi il parle lorsqu’il se dit “obsédé” par le salaire de la classe moyenne? Dans certains secteurs spécifiques, comme le soutien scolaire, la moyenne est de 23 400 dollars. En santé, la moyenne salariale annuelle est de 34 700 dollars. M. Legault se dit obsédé par la hausse du salaire moyen au Québec. Payer davantage ses propres employées et employés serait autant un geste de cohérence qu’une solution à portée de main qui permettrait de régler son problème », a-t-elle expliqué.

Les fédérations représentées pour l’occasion sont :

  • La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)
  • La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
  • La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)
  • La Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ)
  • La Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ)
  • La Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC -CSQ)
  • La Fédération de la Santé du Québec (FSQ -CSQ)