Montréal, le 21 novembre 2017. – « Il y a quelque chose de profondément choquant de voir ce gouvernement qui a coupé à tout vent dans les services publics se retrouver maintenant assis sur une montagne d’argent qu’il se décide à réinjecter bien partiellement, un an avant les élections. Or, on ne construit pas des services publics solides en jouant au yoyo avec les finances publiques. »
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, réagit ainsi à la mise à jour économique du ministre des Finances, Carlos Leitao.
« On a besoin d’une vision à long terme et d’une gestion solide et stable des finances publiques, pas de grandes vagues de compressions suivies de réinvestissements cosmétiques, comme nous sert ce gouvernement », soutient Louise Chabot.
Baisses d’impôt : nouvelle ronde de compressions en vue
La présidente réitère que la CSQ est opposée aux baisses d’impôt qui privent l’État de revenus pour soutenir les services et les programmes offerts à la population. Cette nouvelle baisse d’impôt jumelée à toutes celles annoncées depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Couillard s’élève pour cette année à 2,65 milliards de dollars.
« Les surplus dégagés par les compressions ont été accumulés sur le dos des employés du secteur public et au détriment du bien-être de la population. Aujourd’hui, on annonce que ces surplus serviront à plus d’un milliard pour des baisses d’impôt, alors que seulement 185 millions seront réinvestis dans les services. C’est un choix franchement irresponsable », déplore Louise Chabot.
Réinvestissements : bien loin du compte
Bien que les réinvestissements dans les services soient évidemment bienvenus, notamment les 500 professionnels annoncés dans le réseau de l’éducation et les 120 ressources additionnelles en enseignement supérieur, la Centrale considère toujours qu’on est loin du compte : « Dans un contexte où les compressions accumulées s’élèvent à 700 millions de dollars en éducation et 200 millions en petite enfance, ce ne sont pas les 60 millions annoncés pour 2018-2019 qui effaceront les dommages causés en début de mandat », ajoute la présidente de la CSQ.
Concernant le 100 $ par année alloué par enfant d’âge scolaire, la CSQ est d’avis qu’il s’agit d’une manœuvre électoraliste et qu’il aurait été beaucoup plus efficace d’investir ces sommes dans le réseau scolaire et de réglementer les frais facturés aux parents pour les fournitures scolaires.
Enfin, la CSQ prend acte des sommes prévues au plan de lutte à la pauvreté, mais elle jugera l’arbre à ses fruits lorsque le ministre Blais présentera son plan au cours des prochains jours.
Une réflexion s’impose
« En cette année préélectorale, je crois qu’une grande réflexion de société s’impose. Les baisses d’impôt, on ne doit pas se leurrer, riment avec des services publics moins accessibles et de moins bonne qualité. Souhaitons-nous que le Québec poursuive dans cette voie? Poser la question, c’est y répondre », conclut la présidente de la CSQ.