Devant l’adoption à la toute dernière minute du projet de loi 23 sur les maternelles 4 ans en milieux défavorisés et l’organisation scolaire précipitée qui en découle, la CSQ et ses fédérations tiennent à rappeler les conditions essentielles de mise en œuvre afin d’assurer l’atteinte des objectifs.

Québec, le 19 juin 2013. – Devant l’adoption à la toute dernière minute du projet de loi 23 sur les maternelles 4 ans en milieux défavorisés et l’organisation scolaire précipitée qui en découle pour septembre prochain, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), avec ses quatre fédérations dans le secteur de l’éducation et de la petite enfance, soit la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation (FPPE-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) tiennent à en rappeler les conditions essentielles de mise en œuvre afin de permettre au projet d’atteindre ses objectifs.
« Ce projet représente pour la CSQ un réel progrès pour l’éducation des jeunes du Québec. Il permet d’intervenir en amont auprès des élèves qui ne fréquentent pas de services éducatifs ou qui pourraient être à risques dans le futur d’éprouver certaines difficultés d’apprentissage », a déclaré Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Elle ajoute : « nous trouvons cependant incohérent que cette mesure progressive et novatrice s’implante sur un fond de compressions dans les commissions scolaires. Nous estimons que des conditions sont essentielles pour faire de ce projet un vrai succès. Ces nouvelles maternelles doivent avoir les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs ».
Des facteurs de qualité incontournables
Au cours des derniers mois, la FSE-CSQ a procédé à une vaste consultation des enseignantes et enseignants du préscolaire 4 ans et 5 ans. Ce sont donc plus de 710 enseignantes qui ont donné leur avis sur plusieurs facteurs de réussite de la maternelle 4 ans, pour favoriser une intervention préventive efficace auprès d’enfants provenant de milieux défavorisés.
Plusieurs éléments ressortent clairement de la consultation de la FSE-CSQ. D’abord, la majorité des enseignantes sont favorables à une telle mesure visant à procurer une nouvelle offre de service auprès des enfants de 4 ans afin de favoriser une plus grande égalité des chances.
Pour y arriver, certains facteurs de qualité sont manifestement incontournables pour le personnel enseignant. Ainsi, la réduction de la taille des groupes, idéalement pour atteindre un maximum de 10 à 12 élèves par groupe, l’aménagement physique et matériel adapté des classes, la présence suffisante de services complémentaires pour répondre aux besoins réels des élèves, la prise en compte de l’expertise enseignante dans l’élaboration d’un programme spécifique au préscolaire 4 ans, de même qu’une entrée progressive qui réponde aux besoins d’adaptation des tout petits doivent faire partie du projet pour que celui-ci atteigne ses objectifs.
En ce qui a trait à l’accessibilité des maternelles 4 ans, la FSE-CSQ et les enseignants consultés sont d’avis que le déploiement des projets pour les années à venir devrait plutôt se faire en fonction des besoins et des réalités des milieux, en tenant davantage compte des milieux socioéconomiques et de l’étendue des territoires à couvrir dans certaines commissions scolaires.
« Les quelque 710 enseignantes du préscolaire 4 ans et 5 ans que nous avons consultées nous disent aujourd’hui que, bien qu’elles soient favorables au projet de maternelle 4 ans à temps plein et qu’elles accueillent son arrivée comme une bonne nouvelle, plusieurs facteurs de qualité sont indissociables du succès de cette nouvelle mesure pour mieux soutenir les enfants de 4 ans parmi les plus vulnérables de notre société. On comprendra donc que la FSE-CSQ souhaite être associée de près à l’implantation des maternelles 4 ans et qu’elle sera extrêmement vigilante quant à leur mise en œuvre, afin d’en faire la réussite qu’elle doit être », a déclaré Mme Manon Bernard, présidente de la FSE-CSQ.
Du personnel pour accompagner les parents et les enseignants
« Les professionnelles et professionnels de l’éducation saluent l’adoption du projet de loi qui permettra aux enfants de 4 ans les plus démunis d’avoir accès à une nouvelle offre de services éducatifs. Nous espérons seulement que les prochaines règles budgétaires démontreront le souci du gouvernement d’apporter également un soutien accru à leurs parents, avec l’ajout de conseillères et conseillers à l’éducation préscolaire », déclare la présidente de la FPPE-CSQ, Mme Johanne Pomerleau, qui souhaite par ailleurs que le programme Passe-Partout puisse poursuivre son développement de concert avec celui des maternelles 4 ans.
« Il est essentiel pour nous de bien accueillir les enfants qui fréquenteront les classes de la maternelle 4 ans afin d’assurer l’accès au succès recherché à l’aide des ressources adéquates, parmi lesquelles une ressource additionnelle en classe dont le rôle reste encore à préciser par le ministère de l’Éducation. Le service aux élèves devra être bonifié, et cela débute à son arrivée à l’école par l’accès au service de garde et la mise en place de l’encadrement spécifique requis à son âge », a déclaré Diane Cinq-Mars, présidente de la FPSS-CSQ.
« Il serait important que le ministère de l’Éducation se concerte avec le ministère de la Famille quant à leurs données sur le portrait de la répartition des services éducatifs à la petite enfance en fonction du taux de défavorisation pour avoir un portrait global plus clair de la situation. Nos services de garde régis sont de grande qualité et il faudrait aussi viser à améliorer l’accessibilité à ces services, en réclamant la gratuité de fréquentation à temps complet, prioritairement pour les enfants de quatre ans issus de milieux défavorisés », de dire Sylvie Tonnelier, présidente de la FIPEQ-CSQ.
Profils
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 en éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. Elle regroupe onze fédérations dont quatre en éducation élémentaire et secondaire, ainsi que dans le secteur de la petite enfance.
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) représente près de 13 600 responsables d’un service de garde en milieu familial et plus de 1 700 travailleuses dans les installations des centres de petite enfance (CPE). Elle est l’organisation syndicale la plus représentative dans ce secteur.
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) regroupe 35 syndicats représentant plus de 60 000 enseignantes et enseignants de partout au Québec. La Fédération compte parmi ses membres des enseignantes et enseignants de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et éducation des adultes.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant plus de 7 000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik.
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est la seule fédération représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres du Québec. Elle regroupe près de 26 000 membres travaillant dans les différentes commissions scolaires à travers le Québec.